Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 27.01.2022 - anthony-maurin - 4 min  - vu 1667 fois

NÎMES Entre ciel et dieux, les étudiants ont choisi

Les élèves du lycée Daudet qui ont monté l'exposition (Photo Anthony Maurin).

Trois oeuvres en un regard (Photo Anthony Maurin).

Les élèves de première spécialité histoire des arts proposent, dans leur lycée Daudet, un voyage immobile aux visiteurs de l’exposition "Né.e.s entre le ciel et les dieux", un événement organisé par les élèves et leurs enseignants.

Le titre n'a pas été choisi au hasard. Non, les oeuvres non plus. Pour le titre, il s'est imposé face à des oeuvres toutes venues de la collection du Frac Occitanie Montpellier.

Sans préjugés, l’exposition interrogera le spectateur sur sa présence au monde, sa place dans notre système solaire et les enjeux de son évolution sur terre. Véritable voyage visuel, sonore et olfactif, l’exposition propose un panorama des pratiques artistiques contemporaines telles que la photographie, la vidéo, la sculpture, l'installation, la peinture... L’expérience du vivant y est évolutive car l'histoire résonnera de manière individuelle ou collective. En tout cas, élèves comme professeurs veulent voir s'initier un dialogue entre un ici et un ailleurs, ils veulent inciter à développer la curiosité, la connaissance de notre univers et du vivant à travers cette petite expédition sensorielle.

L'entrée du lycée Daudet (Photo Anthony Maurin).

Pour Amandine, "C’est une exposition que l’on a mis plusieurs semaines à créer. On laisse les visiteurs aller et venir, nos professeurs Alice ou Philippe s’occupent des visites sur rendez-vous pour les personnes qui viennent d’en dehors du lycée mais nous expliquons les œuvres aux visiteurs nous aussi !" Anaïs A. rajoute, "Ce thème est inspirant, spirituel. Il y avait de nombreuses choses à dire et ces œuvres permettent de discuter de tout cela avec les visiteurs."

Matiss et Rihanne (Photo Anthony Maurin).

Pour Rihanne et Matiss évoque l'oeuvre monumentale d'Étienne Bossut. "Cette œuvre s'appelle Chaque matin, elle est contemporaine car créée en 2005 et elle représente des bottes collées à la résine de polyester sur plus de quatre mètres de haut. Elles relient la Terre au Ciel, les humains aux dieux en faisant un clin d’œil au chat botté !"

Gabriel et Alice (Photo Anthony Maurin).

Alisse et Gabriel expliquent quant à eux la drôle de moto sculptée. Le titre de l'œuvre ? Untitled project : Honda CB77 Superhawk. "C’est un artiste canadien qui a travaillé la résine et le bois pour en faire cette moto d’époque. On peut voir un roman posé sur le moteur, c’est le récit d’un motocycliste, ça fait appel à des choses comme Easy rider, à la liberté des grands espaces, à la libre circulation."

Alice Bonnet et Philippe Joulié, deux professeurs qui encadrent les élèves, parlent de la video What a feeling créée par Jesper Just. Artiste danois qui s’intéresse au cheminement humain, Just a réalisé cette vidéo pour laquelle il se balade à la lampe torche, dans un bunker très noir. La vidéo a été enregistré sur la musique entraînante du film Flashdance mais quand on la regarde il n’y a pas de son. Une femme apparaît puis disparaît, nous sommes un peu des voyeurs…

Emma et l'autoportrait de dos, de loin... (Photo Anthony Maurin).

Pour Emma, "Nous sommes maintenant devant un nu en noir et blanc, une photo carrée de 150cm de côtés. Elle a été prise en Lozère et on voit l’artiste nu dessus, de dos et chargé d’un joug. C’est un autoportrait de dos et, au loin. Il y a au-dessus de lui un gigantesque nuage blanc, nous sommes dans un champ et l’homme porte un joug. A-t-il perdu son humanité ? Est-il libre ? L’homme semble se projeter vers le ciel mais le joug qu’il soulève le ramène vers la terre…" Autre œuvre, autre commentaire. Celui de Mathis et Luce qui expliquent pas mal de choses sur le travail intriguant de Le gentil garçon. "Cette œuvre s’appelle Le propre de l’homme. Les courbes de la lame de cette épée sont faites avec le spectre sonore du rire de l’artiste ! Ça a été découpé au laser mais pourquoi avoir dessiné son rire sur la lame d’une arme pas franchement drôle ? On se pose la question, il y a aussi un rapport à la naissance et à la mort."

Luce et Mathis (Photo Anthony Maurin).

Alice et Philippe, les professeurs du jour, évoquent l’autre œuvre de l’artiste (le seul qui doublonne). "Il y a du son dans cette vidéo ! L’artiste est né à la fin des années 1980 et lors d’une résidence d’artiste au Japon il a découvert le théâtre ambulant. Cette vidéo est construite en trois temps. Le Kamashibaï, le nom de cet art théâtral, est un art perdu qu’un seul et unique artiste de 81 ans (NDLR en 2016) était le dernier a pratiqué et que l’artiste a rencontrer pour l’élaboration de cette vidéo."

Amandine devant l'oeuvre de Renaud Auguste-Dormeuil (Photo Anthony Maurin).

Trois autres artistes sont à découvrir. Amandine d’écrit d’abord celle de Renaud Auguste-Dormeuil intitulée The day before Hiroshima August 5, 1945, 23h59. Une photo nocturne du ciel au format d’envergure (170cmX150cm). "Cet artiste est un photographe et plasticien des années 1980. Il décrit des événements historiques mais ici, nous sommes à la veille du bombardement d’Hiroshima. L’artiste a pris une photo du ciel a 23h59 le 5 août 1945, la nuit étoilée est tranquille et tranche avec le bombardement et le tumulte du lendemain. En voyant ça on peut penser au Guernica de Picasso ! Cette œuvre a hélas été scarifié alors qu’elle était exposée dans un collège gardois."

Anaïs A. devant l'oeuvre de Jean Denant (Photo Anthony Maurin).

Deux Anaïs listent quant à elles les choses à voir autour des deux dernières œuvres de l’exposition qui prend sa place dans une fort belle salle du rez-de-chaussée du lycée. Pour Anaïs A, "Jean Denant est un artiste sétois écologiquement engagé. Il tisse un lien entre le monde moderne et la nature. Pour l’occasion, il a sculpté un gigantesque panneau de contreplaqué. Comment peut-on utiliser la nature sans l’abîmer ? On dirait que la cime des arbres tend la main aux cieux. C’est très inspirant, comme le travail de Giuseppe Penone."

Anaïs B et Flore devant Devil Tower 2, réalisée en 1995 et réactivé pour l'occasion (Photo Anthony Maurin).

Pour Anaïs B, "L’artiste a fait une œuvre avec 30kg de purée sur un moule en polyuréthane. Tout repose sur des tréteaux. L’œuvre ressemble à la montagne du film Rencontre du troisième type !" Et Flore de compléter, "En effet dans le film on voit un comédien qui fait, avec la purée qu’il y a dans son assiette, la même montagne. C’est là où se posent les extraterrestres. On a dû réactiver l’œuvre en faisant une nouvelle purée en sachet et sans lait. Elle est en train de moisir, ça sent fort mais c’est le but. On peut tourner autour, ça peut aussi rappeler l’obélisque mais chacun y voit ce qu’il veut !"

Exposition au Lycée Daudet jusqu'au 15 février, 3 Boulevard Victor Hugo 30 039 Nîmes cedex 1. Tél: 04.66.36.34.

Anthony Maurin

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