Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 03.12.2016 - anthony-maurin - 3 min  - vu 411 fois

NÎMES EPARECA prépare l'avenir des quartiers sensibles

Un clin d'oeil? Non, un oeil bien ouvert sur le quartier et ses valeurs (Photo Anthony Maurin)

La Ville de Nîmes, Nîmes Métropole, le Conseil départemental et la Préfecture travaillent en concertation avec EPARECA pour le renouvellement urbain des quartiers sensibles nîmois (Photo Anthony Maurin).

Dans le cadre des actions de l'Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine, Valérie Lasek, Directrice générale de l'EPARECA était en ville pour appréhender les transformations que devront subir les quartiers de Pissevin, de Valdegour et du Mas de Mingue.

Il est certain que le retour sur investissement dans ce genre d'affaire est long car la mission est périlleuse. Des quartiers chauds, laissés à l'abandon depuis des années voire carrément en décrépitude ou quasi ghettoïsés... Tel est le constat concernant ces quartiers nîmois classés en "Politique de la Ville". Ces problèmes difficilement surmontables pour des investisseurs privés font que ces-derniers n'osent pas mettre le doigt dans l'engrenage urbain à remodeler. Pas beaucoup de solutions pour s'en sortir et proposer un changement radical.

L'Établissement Public national d'Aménagement et de Restructuration des Espaces Commerciaux et Artisanaux (EPARECA) est un spécialiste en la matière et travaillera au côté de la Ville de Nîmes, de Nîmes Métropole et du Conseil départemental pour requalifier les quartiers de Pissevin, Valdegour et du Mas de Mingue après avoir contribué au chantier du Carré Saint-Dominique du Chemin-Bas d'Avignon il y a quelques années.

Pour Franck Proust, député européen et maire de Nîmes en l'absence de Jean-Paul Fournier, "Depuis 2003 et l'ANRU 1, nous collaborons avec EPARECA. Pour le Carré Saint-Dominique, l'enveloppe qui a marqué la mutation du quartier était de 5 millions d'euros. EPARECA est un partenaire incontournable qui a une expertise et des préconisations commerciales intéressantes pour redynamiser un quartier".

Voir Pissevin en grand et ouvrir les yeux sur les ressources de ce quartier méconnu (Photo Anthony Maurin)

L'enveloppe de l'ANRU 2 pour Nîmes et ses quartiers s'élève à 200 millions d'euros (contre 180 lors de l'ANRU 1). Invitée du jour en mairie de Nîmes, Valérie Lasek évoquait la "mission d'intérêt général d'EPARECA qui nous oblige à nous concentrer sur les quartiers qui sont inclus dans la Politique de la Ville. Depuis 20 ans, nous avons l'expérience que les constructeurs privés n'ont pas. Nous essayons de répondre aux besoins  d'hyperproximité et aux dysfonctionnements urbains qui nuisent au commerce dans ces quartiers avant de revendre les espaces commerciaux fraîchement aménagés. L'essentiel est d'ouvrir ces quartiers vers l'extérieur. Nous travaillons dans la durée mais il nous faut aussi définir la meilleure programmation commerciale pour chaque quartier ".

Car ces quartiers, à défaut de manquer parfois de sécurité selon certains dires, sont de plus en plus anxiogène pour leurs habitants... Laurent Burgoa, conseiller municipal et départemental, et les équipes nîmoises ont déjà pris le toro par les cornes, "Dès 2012, on a lancé les études concernant Pissevin et Valdegour. La SPL Agate est en train de signer l'acquisition des logements et commerces de la galerie Richard Wagner et bientôt c'est "Trait d'union" qui sera racheté. Dès le second semestre 2017, on pourrait voir la démolition d'une partie de la galerie Wagner".

Le Carré Saint-Dominique. Photo DR/S.Ma

Le calendrier est à mettre en relation avec celui de l'ANRU 2 mais dans tous les cas, le projet est un exercice de longue haleine qui devra forcément passer par une bonne entente des politiques locales. Comme c'est le cas aujourd'hui, espérons que les gouvernances qui seront appelés à changer d'ici la fin du programme tirent toujours dans le même sens...

Pour le président de Nîmes Métropole Yvan Lachaud "La restructuration des quartiers passe par leurs ensembles commerciaux. On sait aujourd'hui que la galerie Wagner a été un des facteurs de réussite de cet espace à l'époque de sa construction. Aujourd'hui, c'est un des endroits les plus difficiles du quartier et de la ville. La restructuration doit être totale car de cela dépendra le reste... Nous mettrons tout en oeuvre pour transformer au plus vite ces quartiers".

Le Gard est le 4ème département le plus pauvre de France. A Nîmes, les quartiers de Chemin-bas d'Avignon, Mas de Mingue, Pissevin et Valdegour ont été sélectionnés pour intégrer lANRU II. Photo : C.M/O.G. Photo : Coralie Mollaret / Objectif Gard.

Valérie Lasek devait se rendre à Pissein-Valdegour, au Carré Saint-Dominique puis aux "Grillons" du Mas de Mingue. 3 espaces sensibles qui corroborent les dires des élus. "On a besoin de se rendre compte des réalités, y compris de la configuration des lieux, des espaces disponibles et des désirs des habitants"concluait la Directrice générale de l'EPARECA.

Après Les Républicains à la tête de Nîmes, l'UDI à la tête de l'agglo, il est temps d'entendre le son de cloche de Denis Bouad, Président PS du Département... "Le Département du Gard était un des départements français à participer le plus à l'ANRU 1 avec 16 millions d'euros sur un total de 180! Il est important que la Ville, l'Agglo et le Département travaillent ensemble, il faut des commerces et du lien social dans ces quartiers. La ligne 2 du TCSP passera par ces territoires, c'est une chose importante, tout comme la présence impérative d'un service public de proximité et d'une mixité sociale". François Lalanne, Secrétaire général de la Préfecture abonde dans ce sens et affirme qu'"C'est une priorité pour le Préfet du Gard et ces projets permettront aussi de sécuriser ou de resécuriser les lieux. On pourrait imaginer des domiciliations de postes de police ou encore de travailler la carte scolaire pour assurer une certaine mixité".

Espérons que les futurs commerçants de ces centres à venir se fassent les ambassadeurs de cette démarche sociétale!

Anthony Maurin

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