NÎMES L'appel du Préfet aux sages de la rue Dorée
Le préfet du Gard Didier Lauga a proposé à l'Académie de Nîmes de se saisir du phénomène important de radicalisation dans le Gard.
Ce dimanche après-midi, les sages de la rue Dorée ont fait leur rentrée à l’Atria. Créée il y a 335 ans, l’Académie de Nîmes est une société savante dont les travaux sont exclusivement liés au territoire gardois. Le président sortant, Bernard Fougères, a fait le bilan de l’année écoulée. Au total : l'Académie a produit 17 communications, dont celle de l’ex-préfet du Gard Hugues Bousiges sur François de Balzac. Le patrimoine du Pont-du-Gard, de Saint-Gilles et de cathédrale de Tournai a également été exploré, à l’instar du peintre nîmois Auguste Chabaud connu davantage pour ses toiles que son art poétique.
Si la culture passionne le préfet du Gard (en témoignent les nombreuses références littéraires dans son discours), Didier Lauga a tenu à ouvrir la séance en abordant un phénomène ô combien inquiétant et contemporain. « Plus que jamais la culture française est menacée », a-t-il introduit, faisant le lien avec « le terrorisme ». Alors que la France est toujours en État d’urgence, l’attaque de vendredi au Caroussel du Louvre a rappelé que la menace « était toujours présente ».
« Notre département est l’un des plus radicalisés de France »
Spécificité gardoise dont il se serait bien passé : « Notre département est l’un des plus radicalisés de France », a répété d’un ton grave le haut fonctionnaire. Se tournant vers les « savants », Didier Lauga a proposé de mettre leur expertise au service de « ce sujet majeur » pour « faire en sorte qu’une partie de la population ne se retourne pas contre le corps social par désespoir de ne pas pouvoir s’y épanouir ». Cinquième département de France en terme de pauvreté, troisième par son nombre de chômeurs, le Gard est également un « terreau fertile » pour les candidats au djihad. D’autres réalités gardoises...
Coralie Mollaret
coralie.mollaret@objectifgard.com