Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 07.08.2021 - anthony-maurin - 4 min  - vu 3848 fois

NÎMES Le pass sanitaire mobilise fortement malgré la pluie

(Photo Anthony Maurin).

Les manifestants nîmois sur les allées Feuchères (Photo Anthony Maurin).

Si vous avez pris l'habitude de venir en ville le samedi, depuis les gilets jaunes, peu de dates n'ont pas été celles de manifestations. Depuis un mois, c'est au tour du fameux pass sanitaire d'être à l'ordre du jour. Grosse manif après une journée pluvieuse.

Avant la grande manif, qui devrait rassembler à Nîmes la semaine prochaine les anti pass (et anti vaccin) de Montpellier, Avignon et Marseille ainsi que des têtes d'affiche comme le professeur Joyeux, celle de ce samedi s'annonçait pluvieuse. "Nous, on s'en fiche qu'il pleuve ! On vient et c'est tout ! On ne lâchera jamais rien, on ira jusqu'au bout !" lance Martine. Mais quand on lui demande où est le bout et pourquoi elle ne manifeste que le samedi, sa réponse est vive. "Ne me donnez pas de leçon ! On ne se connaît pas et puis les médias sont des cons est des vendus !" Voilà, voilà...

Pour d'autres comme Joël, son voisin de manif, "Nous sommes pour la liberté vaccinale, pas forcément contre le vaccin mais nous sommes surtout opposés au pass sanitaire. Je ne comprends pas pourquoi on nous impose autant de choses alors que tout semble rentrer dans l'ordre. On nous manipule, on veut faire de nous des animaux d'appartement." On sent que cette frange de la population est en voie de se radicaliser, de tomber dans certains excès, de s'enfermer dans une bulle hermétique et de couper toutes ses relations avec le reste du monde pour ne se retrouver qu'entre sympathisants.

(Photo Anthony Maurin).

Forcément, les slogans sont en boucle. "Liberté, nous voulons la liberté ! Je veux veux pas qu'on m'impose quelque chose pour lequel personne n'a de recul. Je ne sais pas ce qu'il y a dans ces vaccins, on ne connaît rien. C'est incroyable que la population soit aussi crétine ! Je ne me ferai pas avoir, je préfère mourir debout que d'une piqure contre la Covid qui n'existe à peine chez nous !" affirme quant à lui un membre du cortège qui a réuni près de 1 800 personnes. En début de manifestation, une haie d’honneur a été établie pour laisser passer les quelques soignants grévistes qui se sont joints à l'instant de revendication. Ils ouvraient d'ailleurs les festivités avec une grande banderole du CHU de Nîmes.

(Photo Anthony Maurin).

"Je ne comprends pas ces gens-là... Je suis âgée, je suis allée les voir et je leur ai parlé. Je ne suis pas folle, j'ai connu le manque de liberté, la sensation d'oppression. Nous en sommes loin et d'entendre crier certains mots ou de voir ces pancarte avec les symboles SS, ça me fait mal au coeur. Sans la science et les progrès de la médecine, je ne serais pas là alors moi, je dis que ces gens sont fous et qu'ils ne se rendent pas compte de ce qu'est la vie sans liberté ni médecine. De nombreux pays nous envient, allez leur dire qu'ici, on manifeste contre ce dont ils rêvent depuis des mois et qu'ils n'auront pas avant des années ! Moi, j'abandonne, je rentre" avoue, les larmes aux yeux, une vieille nîmoise.

(Photo Anthony Maurin).

Philippe, un manifestant, est quant à lui tout à fait clair. "Je suis ici parce que je ne comprends pas pourquoi on nous demande ce pass sanitaire. Dans quel but ? On veut nous fliquer ? On veut nous contraindre encore plus ? On n'a plus aucun droits, seulement des devoirs. On en a assez, la société doit changer, on doit se battre pour revenir à la grande époque du plein emploi, de la croissance à deux chiffres, du libéralisme..." À l'écoute de ce mot, une femme passe et scande, "Dehors, tu n'as rien à faire ici ! Ici, on se bat pour survivre, pas pour être riche. On veut juste qu'on nous laisse notre libre-arbitre. Nous ne sommes pas idiots, on voit qu'il y a des problèmes mais les solutions apportées ne sont pas les bonnes alors nous descendons dans la rue !"

(Photo Anthony Maurin).

Un peu plus loin, en fin de cortège, Amandine, jeune camarguaise, voit plus loin. "Il faut dégager Macron ! C'est lui qui est à la manoeuvre, il croit qu'il sera réélu si les Français ont peur de la Covid. Mais la Covid n'existe presque plus ! Les hôpitaux sont vides ou presque, c'est ce qu'on voit sur Internet et c'est ce que nous disent les personnels qui y travaillent. La semaine prochaine ça va être un grand moment pour la démocratie, plus important que des élections qui ne représentent que quelques pour-cent des Français. Nous, nous sommes la majorité silencieuse qui s'exprime enfin."

(Photo Anthony Maurin).

La semaine prochaine, c'est une manifestation interrégionale qui prendra le relais, toujours à Nîmes. En effet, à partir de 16h, les manifestants seront sans aucun doute plus nombreux encore car les têtes d'affiche comme le professeur Joyeux seront dans les rangs des mécontents.

(Photo Anthony Maurin).

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Anthony Maurin

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