Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 27.09.2016 - boris-de-la-cruz - 2 min  - vu 347 fois

NÎMES Menaces de mort sur la directrice d'école: le père et sa fille condamnés

L'Hôtel de police de Nîmes. Photo © objectifgard.com / MA

L'Hôtel de police de Nîmes. Photo © objectifgard.com / MA

Un père et sa fille de 21 ans ont été condamnés respectivement à 2 et 3 mois de prison avec sursis.Vendredi ils ont menacé de brûler l'école et la directrice de l'école Henri Wallon à Nîmes et "d'égorger" la chef d'établissement.

Les regrets, les excuses. Voilà les deux mots qu'il faut retenir du procès d'un père de 50 ans et de sa fille de 21. Ils étaient poursuivis en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Nîmes aujourd'hui pour "menace de mort et d'outrage". L'intitulé de l'infraction ne permet pas de comprendre les faits. Dans la réalité, comme nous le révélions, vendredi, un violent dérapage s'est déroulé aux abords et à l'intérieur de l'école Henri Wallon située quartier Pissevin.

C'est à l'arrivée d'une fillette de 3 ans à l'école maternelle jeudi matin, que le personnel, surpris par les blessures de la gamine décide de faire un signalement à la police comme la règle le prévoit. "Un signalement est effectué au Parquet de Nîmes et un médecin va ausculter l'enfant. Le certificat médical va exclure toute maltraitance et l'enfant sera rendu à la famille. L'école a fait son travail, la police a fait son travail avec la procédure et les précautions d'usage car il s'agit d'un enfant, recadre Sébastien Sider, le substitut du Procureur. Je peux comprendre que la situation procure une certaine émotion. Mais ensuite le lendemain vendredi, les faits sont inexplicables et inacceptables", poursuit le magistrat du Parquet de Nîmes qui réclame 3 mois de détention et 3 autres avec sursis et mise à l'épreuve pour le père et sa fille.

Car le vendredi matin, plus personne ne peut faire entendre raison à cette famille. Le père a rendez-vous avec la directrice et lui déclare en mimant le geste qu'il va "l'égorger". Devant les grilles d'entrée "du sanctuaire que doit rester l'école". La fille  aînée "montre un visage haineux, hystérique. Les pleurs, la prise de conscience, les regrets, n'effacent pas le comportement. C'est irrationnel et inacceptable", poursuit le substitut du procureur.

Mais alors comment le père et sa fille, qui sont inconnus de la police et de la justice ont-ils pu autant dériver?

" J'étais choquée que l'on puisse penser que ma famille est capable de toucher un enfant. Je voulais aider mon père, le soutenir lorsqu'il est allé voir la directrice. Il ne sait pas s'exprimer correctement. La directrice n'a pas voulu, j'étais de plus en plus énervée", déclare en pleurant à la barre du tribunal la jeune femme qui travaille dans une école auprès d'enfants. J'ai dit des paroles blessantes, je disais n'importe quoi, des paroles qui dépassaient mes pensées. Je m'excuse auprès de l'école et de la police", ajoute la prévenue.

Son père, incarcéré depuis vendredi matin, est sur le même registre des regrets.

"Cette famille qui n'a jamais fait parler d'elle, était bouleversée et attristée de cette suspicion de mauvais traitements. Les réactions des uns et des autres ont dépassé le cadre du rationnel et dépassé leur intention", souligne Me Annelie Deschamps qui demande et obtient l'indulgence du tribunal pour "des personnes qui n'ont jamais été condamnées et qui ne connaissent pas la justice"

Le père a été condamné à 2 mois de prison avec sursis et la fille à 3 mois avec sursis et exclusion de sa condamnation du casier judiciaire.

Boris De la Cruz

Boris De la Cruz

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