Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 29.05.2020 - boris-de-la-cruz - 3 min  - vu 6040 fois

NÎMES Quatre incarcérations jeudi soir : de la prison ferme et des interdictions de séjour dans le Gard

Des tirs, des blessés, des coups de couteau autour d'une guerre de la drogue opposant un clan du quartier de Pissevin à celui du chemin-Bas d'Avignon.
Photo d'archive, B.DLC/ Objectif Gard

Quatre jeunes originaires du quartier de Pissevin et du Chemin bas d’Avignon à Nîmes ont écopé jeudi soir de peines allant de 2 ans et 6 mois de détention à 4 ans de prison. Ils ont tous été écroués.

Un trafic de stupéfiants au quartier de Richelieu à Nîmes est à l’origine d’une flambée de violence. En deux jours, les 22 et 23 janvier 2019, une expédition punitive est menée par une équipe du quartier de Pissevin contre des jeunes du Chemin-bas qui veulent s’installer rue de Turenne, afin de vendre de la drogue.

Un secteur tenu jusqu’alors par Pissevin et que les dealers ne veulent surtout pas perdre. En réplique et en guise de revanche le lendemain, le 23 janvier, le jeune frère d’un homme suspecté de la descente avec arme le 22 au soir, sera enlevé à la gare de Nîmes, puis poignardé... Il a été sérieusement blessé et placé dans le coma artificiel, avant de s’en sortir.

À l’origine du conflit, tel qu’il en ressort des investigations de la police judiciaire, le patron du réseau, Elyas, 25 ans, originaire de Pissevin ne supporte pas les désirs d’expansion du clan du chemin Bas... Il aurait ordonné à deux de ses hommes, deux amis d’enfance du quartier de Pissevin, de mener une expédition punitive et de calmer les ardeurs des gars du Chemin-Bas. Marwane, qui affirme avoir été le conducteur lors de la descente au quartier de Richelieu, s’estimera plus tard lâché par le patron et dénonce ses amis. D’autant que son petit frère a été blessé à coups de couteau en guise de représailles.

Le chef, le chauffeur et le spadassin...

"Moi je dis la vérité, tonne Marwane à l'audience. Il y a un patron c’est lui, en désignant Elyas son copain du quartier Pissevin. Il y a le tireur à côté, montre-t-il en regardant Jayson surnommé le « chien » lors d'écoute téléphonique, " et moi qui conduisait la voiture". Et puis là dans le box, "à côté de moi, il y a celui qui a poignardé mon petit frère", affirme ce garçon de 22 ans qui ose parler dans ce milieu où l’omerta règne d’habitude. "Ses propos sont crédibles et justifiés par les investigations effectuées", estime le substitut du procureur.

Lui, qui se présente " en ayant le beau rôle : celui de conducteur", estime maître Hugo Ferri, et Jayson donc, déboulent dans le quartier de Richelieu à la recherche des trafiquants du « Chem » (ndlr : le chemin bas d’Avignon) qui osent venir les défier. Et ce 22 janvier 2019 les balles vont fuser. Arrivé rue de Turenne, le tireur arrose l'artère. Un jeune de 22 ans, "le seul totalement innocent dans ce dossier qui a eu la mauvaise idée d’aller acheter une pizza", selon son conseil, est le premier touché. "Ses blessures ne sont pas encore consolidées plus d’un an et demi plus tard", complète son avocat.

"On tire sur des innocents, le trafic de drogue génère des phénomènes de violences qui sont impossibles à contrôler. Autour de la guerre des territoires, les actions sont toujours plus violentes et régulières", s’inquiète le substitut du procureur, Yann Burnichon, qui réclame des peines allant de 3 ans à 5 ans ferme, accompagnées de mandats de dépôt.

Les trois complices de Pissevin ont finalement été condamnés chacun à quatre ans de prison ferme avec une interdiction de séjour dans le Gard de trois ans. Le prévenu du Chemin Bas d’Avignon a été sanctionné par deux ans et six mois de détention. Il aurait poussé un jeune mineur à poignarder le frère d'un mis en cause. Tous sont partis en prison, jeudi 28 mai, après le délibéré qui est tombé à 23h.

Boris De la Cruz

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