NÎMES Travaux de restauration : les arènes en prennent pour 13 ans !
Joyaux emblématiques de la ville de Nîmes et de la romanité, les arènes vont subir une deuxième phase de travaux de restauration qui durera a minima jusqu'en 2030. Au fil du temps, les infiltrations d'eau ont causé de gros dégâts à l'amphithéâtre romain bi-millénaire.
Pour effacer les outrages du temps il va falloir faire preuve de patience. Copieusement affaibli par les eaux de ruissellement depuis une rénovation entamée à l'époque médiévale, où le système d'évacuation des eaux pluviales avaient été mal conçu, le colossal monument nécessite d'importants travaux.
Au rythme de cinq travées par an, le vaste chantier, qui a débuté en mai dernier, va concerner l'enveloppe extérieure du monument, l'arase sommitale, les revers intérieure ainsi que les 49 travées qui n'avaient pas été restaurées lors de la phase de travaux 2009-2015. Les travées numérotées de 43 à 48 seront les premières traitées et les autres suivront au rythme de six par an. Pour l'architecte des monuments historiques, Michel Goutal, qui a par ailleurs la charge du Louvre, "il est urgent de fermer le robinet avant de poser des drains. Les points d’infiltration sur la corniche seront colmatés avec du plomb." Le même est partisan de ne pas effectuer une remise à neuf trop esthétique du monument et de lui laisser la patine et l'aspect de ruines qui est son estampille. À cet égard, les pierres séculaires de l'édifice seront moins blanchies que lors de la phase de travaux précédente.
Tout ne sera pas reconstruit
Restera à trancher la question des garde-fous des gradins qui, sur les surfaces déjà rénovées, ont été reconstruits. Pour d'évidentes raisons de sécurité il faudra trouver une solution qui satisfasse aussi bien à une rénovation qu'à la sauvegarde des quelque 350 000 touristes qui se pressent chaque année pour les visites. Pour l'heure rien n'a encore été décidé et plusieurs solutions seront envisagées. La dernière phase de travaux qui concerne les podiums devrait poser moins de problèmes car, aux dires de Michel Goutal, "les gradins et leurs pierres sont remarquablement conservés. Pour les protéger, sur la partie haute, les tribunes métalliques pourront être remplacées par de la pierre mais les parties les plus abîmées ne seront pas reprises. Nous tendrons une toile de couleur de la pierre."
Pour la partie intermédiaire qui laisse apparaître les arches qui différencient visuellement le monument nîmois de ses homologues, tout ne sera pas rebâti afin de laisser au bâtiment ce qui fait sa spécificité et sa particularité. Le coût total de la restauration est estimé à 40 millions d'euros, financé conjointement par le Ministère de la Culture et de la communication, la municipalité, la région Occitanie, le Conseil départemental, Nîmes métropole et la Fondation internationale pour les monuments romains de Nîmes, que préside désormais l'ancienne ministre et députée du Gard Georgina Dufoix, en remplacement du Maire de Nîmes Jean-Paul Fournier.
Philippe GAVILLET de PENEY
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