NÎMES Un papa condamné: il a violemment frappé et blessé sa compagne et son fils
" Ce n'est pas une petite affaire. Il s'agit de violences inadmissibles sur sa compagne et sur son bébé âgé de 6 mois... Cet enfant était couvert d'hématomes, d'ecchymoses, d'œdèmes, affirme Maître Aline Jolivet pour l'enfant et la maman frappés par le père de famille de 24 ans. Et en plus ce monsieur ne comprend pas... Il a déjà été condamné à 9 reprises notamment pour des violences et il a été sanctionné pour des violences sur son ancienne compagne, il est en récidive", poursuit l'avocate. Dans le box des prévenus, Davy explique qu'il "n'arrive pas à faire face à la pression", il allait être placé sous bracelet électronique concernant une précédente condamnation. S'il reconnaît les violences, il nuance le déroulement de cette journée du 8 mai. La substitut du procureur se fait accablante: "les gestes de monsieur sur madame et sur son enfant sont incompréhensibles, inadmissibles, impardonnables. On parle d'un enfant de 6 mois qui fait ses dents et qui se réveille à 7h30, le matin. C'est une situation normale monsieur, c'est votre comportement qui n'est pas normal. Après, il suffit de regarder les photos... Cet enfant est couvert de bleus", dénonce la représentante du parquet de Nîmes qui réclame 3 ans de prison et une interdiction de séjour du département du Gard pendant 5 ans afin " de protéger une mère de famille et son fils, des victimes qui n'ont pas à vivre dans la terreur".
Un enfant qui est toujours hospitalisé au CHU de Nîmes, une maman d'une vingtaine d'années en pleurs dans la salle d'audience.
Pourtant, la jeune femme n'accable pas son compagnon, bien au contraire, elle a raconté qu'il s'agissait de l'unique scène de violence depuis qu'ils se sont installés ensemble il y a quelques mois. Le 8 mai, le bébé pleure. L'homme va le prendre par les pieds, puis lui administrer des claques pour le faire taire, puis des coups, sur les bras, les fesses, le visage. Comme la maman s'interpose face au déchaînement de violence, cette dernière reçoit une volée d'insultes et un coup de pied sur le bras. Résultat: une opération, un plâtre, et "45 jours d'ITT délivrés par le docteur Bonne, de l'institut Médico-légal du CHU de Nîmes", note la présidente du tribunal correctionnel de Nîmes Géraldine Maitral. L'enfant pleure encore plus après les coups infligés. Le père de famille quitte le domicile familial pour aller rejoindre ses copains. La maman et son bébé se réfugient d'abord chez la grand-mère, puis ils arrivent ensuite au service pédiatrique du CHU qui ne pourra que constater les nombreux coups reçus par l'enfant et la blessure de la jeune femme.
" J'ai levé la main sur elle, sur mon fils. J'aime mon fils et ma femme, estime le prévenu encadré par des policiers. Elle et moi, on a des problèmes de communication". Puis l'homme parle de son couple, des soucis avec sa compagne, mais il n'évoque pas son enfant. Il est coupé par la présidente du tribunal correctionnel:" Et le bébé là-dedans? Lorsque l'on regarde les blessures sur les photographies, on peut se dire qu'il n'est pas passé loin", indique la juge. Le père violent marque un temps d'arrêt, il baisse la tête et affirme:" oui, j'ai compris, je suis allé trop loin". "C'est trop tard aujourd'hui, mais il porte une culpabilité, il va la payer toute sa vie", essaie de convaincre Me Anne-Catherine Viens qui souligne les violences subies par son client durant sa jeunesse.
Le tribunal a condamné le père de famille à 3 ans de prison dont 1 année avec un sursis et une mise à l'épreuve de 2 ans qui l'obligera à la fin de sa détention à travailler et à soigner ses problèmes de violence. Il est reparti en prison.
Boris De la Cruz