Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 23.08.2023 - boris-de-la-cruz - 2 min  - vu 5598 fois

NÎMES Une victime et le médecin gastro-entérologue réclament la mise en examen d'une clinique

De l'acide hyaluronique avait été injecté sous anesthésie générale à des patients pour les faire maigrir. Un protocole non reconnu par les autorités. Le médecin mis en cause demande que la Polyclinique soit également mise en examen.
Photo d'illustration - Abdel Samari

Un médecin gastro-entérologue a défrayé la chronique début 2018 en étant mis en examen pour « escroquerie » au préjudice de la Caisse primaire d’assurance maladie du Gard, mais aussi pour " tromperie présentant un danger pour la santé humaine" et " blessures involontaires " concernant ses patients.

{{IMG:2}}Plus de deux ans et demi après, ce praticien qui continue d'exercer a réclamé hier après-midi, en audience publique de la chambre de l'instruction de Nîmes, la mise en examen de la Polyclinique Grand Sud où il exerçait. C'est là-bas qu'il a effectué des opérations pour injecter de l'acide hyaluronique dans les estomacs des patients. Ces opérations étaient effectuées sous anesthésie générale.
Une pratique qui avait pour finalité de faire maigrir les personnes qui venaient le consulter. Une méthode non reconnue en France. 505 patients auraient bénéficié de ce traitement et la Caisse primaire d'assurance maladie s'est constituée partie civile. Elle demande près de 500 000 euros, en indiquant que ce chiffre est provisoire et en attente de la suite des investigations.

" Il ressort de façon incontestable par des écrits et des échanges que la Polyclinique et sa directrice de l'époque avaient connaissance des faits et savaient que le docteur que je représente aujourd'hui pratiquait de la sorte, plaide maître Baptiste Scherrer. La Polyclinique comme les autres médecins savaient qu'il y avait des injections avec cet acide hyaluronique. Je m'étonne, car je ne vois pas en quoi la mise en examen de la Polyclinique est si embêtante et gênante. Le parquet de Nîmes a également demandé cette mise en examen et même le parquet général dans une précédente audience avait évoqué des indices graves et concordants."

Il réclame donc devant la cour d'appel de Nîmes ce que la juge d'instruction lui a refusé, c'est à dire la mise en examen de cette clinique nîmoise. "Est ce que l'on veut protéger à tout prix la Polyclinique? L'ancienne directrice de cet établissement de santé n'a jamais répondu aux convocations de la juge d'instruction en prétendant souffrir - entendez bien - d'amnésie. Les infirmiers et anesthésistes interrogés dans le cadre de cette procédure ont indiqué qu'ils ne pouvaient pas ignorer la pratique du médecin ", poursuit maître Scherrer.

Plus inattendue encore, le conseil d'une partie civile réclame également cette mise en examen. " La Polyclinique Grand Sud savait ce qui se passait. Mon client a été opéré là-bas et il ne comprend pas. On lui dit qu'il y a des choses graves qui ont été réalisés sous anesthésie. Il a été opéré. On lui dit que c'était dangereux, mais la Polyclinique n'est pas mise en examen", complète maître Laurence Bourgeon.

Le parquet général de Nîmes n'a pas demandé cette mise en examen et se positionne différemment que le parquet de Nîmes. En outre, Maître Scherrer souhaite qu'une expertise médicale soit réalisée sur tous les patients identifiés. "La seule expertise réalisée à ce jour indique "circulez il n'y a rien à voir", car elle affirme qu'il n'y a pas de lien entre l'injection et l'état de santé du patient". La cour d'appel de Nîmes rendra son délibéré d'ici quinze jours...

Boris De la Cruz

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