En préambule au meeting départemental qui se tenait jeudi 6 mars, à 18h30, à l'hôtel Atria de Nîmes, à l'initiative de la fédération gardoise du Parti Socialiste, le député européen d'Écologie-Les Verts et conseiller spécial de Benoît Hamon, Yannick Jadot, s'est entretenu avec Objectif Gard. Morceaux choisis...

Objectif Gard : "À ce jour, crédité de 8 à 10% d’intention de vote dans les sondages, Benoit Hamon affiche un certain retard, si ce n'est un retard certain, vis-à-vis de ses concurrents à l'élection présidentielle. À 16 jours du premier tour, quel est votre plan de bataille ?"

Yannick Jadot : "On explique, on réexplique et on explique encore son projet. Selon nous, il est le seul qui regarde le monde et la société, le chômage, le travail et l'état de nos institutions. C'est le seul qui n'est pas dans le déni de réalité et qui apporte des solutions aux difficultés des Françaises et des Français. Une élection présidentielle ne peut pas servir à élaborer une tactique pour contrer le Front National. Elle doit résoudre les problèmes de nos concitoyens et les accompagner dans leurs aspirations. Ça fait 30 ans qu'on nous impose un vote utile, 30 ans que l'on vote pour le moins pire pour éviter le pire et le FN n'a jamais été aussi proche du pouvoir ! Il faut combattre structurellement le FN."

"Que vous inspire les défections multiples auxquelles doit faire face Benoit Hamon, pourtant vainqueur de la primaire socialiste et, de fait, candidat légitime ?"

"Déjà , je ne suis pas socialiste ! Mais je pense qu'on entre dans un moment de clarification politique. Macron est en train de devenir l'animateur de ceux qui ont exercé le pouvoir durant ces quarante dernières années et veulent faire survivre le ''Vieux monde'' quelques années de plus. Benoît Hamon veut ouvrir une nouvelle page politique et rassembler ceux qui se projettent dans un futur bienveillant... Qui n'est pas celui de ceux qui veulent sauver leur place."

"Que penser de l'attitude de Manuel Valls, en particulier ?"

"Quand il y a une telle défiance des Français vis-à-vis des hommes politiques, la parole donnée devient une clé essentielle de la démocratie. Fillon s'était engagé à ne pas se présenter s'il était mis en examen... Valls avait dit devant les Français qu'il soutiendrait le vainqueur de la primaire... Aujourd'hui, un électeur sur deux est indécis et notre pari c'est que le projet et les propositions prendront le pas sur la confusion et les postures."

"Si on émet l'hypothèse, pas vraiment farfelue, que Benoit Hamon ne soit pas présent au second tour, pour qui pensez-vous qu'il invitera à voter ?"

"Il a toujours pris ses responsabilités face au FN. Mais l'objectif c'est qu'il soit présent au second tour[...]. Il peut sortir notre pays de la sinistrose."

"Si vous aviez à qualifier cette campagne pour les présidentielles vous diriez..."

"Elle est dingue ! La candidate de toutes les peurs (Marine Le Pen, NDR) qui partage avec Fillon les ''affaires" et la régression sociale. Macron est le candidat des confusions : dès le lendemain du ralliement de Valls, il téléphonait à Christian Estrosi (Maire Les Républicains de Nice, NDR) ! "

Propos recueillis par Philippe GAVILLET de PENEY

philippe@objectifgard.com