NON ÉLUCIDÉ L'énigmatique "pain maudit" de Pont Saint Esprit
C'est la plus ancienne de toute les histoires évoquées dans notre rubrique "Non élucidé" durant les deux derniers étés. 66 ans après, des livres, des articles, des reportages télés, s'intéressent encore à ce qui embrasa le Gard, qui intéressa la France entière et qui attira des journalistes étrangers sur les bords du Rhône.
Cauchemar à Pont Saint Esprit
Pont-Saint-Esprit à l'époque est un petit bourg de 4 000 habitants à peine. À partir du 16 août 1951 et les semaines suivantes, il valait mieux ne pas se perdre dans la cité. "Un cauchemar", expliquent en ces temps perturbés, les spiripontains à la presse. Pour les touristes le tableau est surréaliste. Des gens pris de folie collective font semblant de s'envoler, d'autres hurlent dans la rue, certains se terrent chez eux de peur de croiser un improbable monstre. Des sexagénaires jouent sur la place au toro et au matador. Les autorités sanitaires nationales se déplacent pour essayer de comprendre cette incroyable hallucination collective qui touche certains habitants. Les médecins sont débordés et rapidement une boulangerie est mise à l'index et une intoxication alimentaire liée à la farine est avancée. Dans les propos à l'époque, il est évoqué les grandes épidémies du moyen âge. Une psychose fait son apparition dans le département mais aussi loin de nos frontières. Surtout qu' un solide gaillard réputé pour ne jamais tomber malade succombe des suites de cette maladie. Un semaine plus tard un couple meurt et des dizaines de personnes consultent pour les mêmes maux, les mêmes délires, les mêmes souffrances.
Dans un premier temps les experts affirment qu'il s'agit de l'ergot de seigle qui se trouve dans la farine. Puis d'autres explications sont fournies, notamment des tests de la CIA, la célèbre agence américaine du renseignement qui serait venue "empoisonner", des habitants de la petite commune gardoise. Beaucoup de rumeurs, mais jamais aucune certitude. Près de 300 personnes ont été malades et contaminées, 5 d'entre elles sont mortes. 66 ans plus tard, aucune explication crédible ne permet de percer le mystère du pain maudit de Pont-Saint-Esprit.
Boris De la Cruz