Aussi important que les résultats, la participation à la primaire est un enjeu clef du scrutin. C’est elle qui donnera la légitimité au vainqueur pour tenter de rassembler son camp.

Des voitures garées anarchiquement sur les trottoirs et des vas-et-vient qui s’enchaînent dans le gymnase Capouchiné. C’est la scène que l’on observe depuis ce matin 9h, heure de l’ouverture des bureaux de vote pour la primaire de gauche. « C’est quand même un peu compliqué de mobiliser les gens avec de telles conditions d’accessibilité ! Il n’y a aucun parking ! », commente une socialiste qui aurait préféré les Costières ou le Parnasse… Malheureusement indisponibles, selon la municipalité. 

Fort de leur expérience de 2011, les militants PS sont réglés comme du papier à musique : à l’entrée, trois militants (Nadia Goudard, Jean-François Coumel, Ahmed Laaraj) se chargent d’orienter les électeurs vers l’un des 11 bureaux de vote installés pour l’occasion. Munis d’un ticket avec le numéro de leur bureau, les Nîmois s’adonnent à leur geste citoyen en s’acquittant d’une participation d’1€ mais aussi en signant la charte des « valeurs de la gauche et des écologistes » .

L’assesseur Philippe Mercier l’assure : « Il faut voir le verre à moitié plein : certains commentateurs et responsables politiques présageaient du pire… Ce n’est pas le cas ». Au côté de Jérome Puech, le militant fait remarquer que « le taux de participation de son bureau de vote est similaire à celui de 2011 ». Un peu plus loin, Corinne Giacometti, présidente d’un autre bureau, n’a pas cette chance : « sur les 7 900 inscrits, 58 ont fait le déplacement à midi ». Idem pour Lionel Masciocchi qui a fait voter 77 personnes sur ses 6 800 inscrits. « L’année dernière, la participation des bureaux nîmois frôlait les 250/300 électeurs », informe la fédération du PS du Gard.

Nîmes : 4 800 votants en 2011

La primaire enregistrera-t-elle une participation similaire à 2011 à Nîmes : 4 800 votants (deuxième tour) sur 86 000 électeurs ? Facteur clef de la réussite de la primaire : le nombre de votants témoignera de l’attractivité de la campagne éclaire mais aussi de la qualité des débats censés insuffler la dynamique. Dans un contexte de division à gauche (Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon étant hors primaire), un scrutin réussi sera un atout pour engager une démarche de rassemblement autour du parti socialiste.

« Le PS n’est que le PS, mais il est aujourd’hui la colonne vertébrale autour de laquelle la gauche sait ou ne sait pas se rassembler », a plaidé le patron du PS gardois et proche de Manuel Valls, Jean Denat. Les votants en ont conscience. Électeurs de 2011, Jacques et Sylvie estiment qu’il est « important que les citoyens s’expriment sur les candidats à la Présidentielle. Nous avons voté pour Manuel Valls parce que nous estimons qu’il a l’expérience mais aussi une forte personnalité et une autorité naturelle qui lui permettra de rassembler la gauche ». Olivier, soucieux de garder son vote secret, déplore le manque de rassemblement de la gauche « qui nous pénalise pour atteindre le second tour ».

Congrès du PS ou Primaire ?

Un peu déçus, un peu amers ou déboussolés par les différents courants qui sévissent au PS, Karine et Julien ont voté Hamon. Un vote de convictions : « nous savons qu’il ne peut pas être président, mais nous partageons ses idées. Nous voulons que le PS soit un peu plus rouge… ». Finalement, la participation donnera véritablement le ton du scrutin : congrès du PS ou désignation du candidat de la gauche à la Présidentielle.

Coralie Mollaret