Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 13.11.2015 - eloise-levesque - 3 min  - vu 145 fois

RING POLITIQUE Vincent Bouget (PCF) : "Aider les entreprises oui, mais sous conditions"

Vincent Bouget, secrétaire départemental du PCF du Gard. Photo : Thierry Allard.

Vincent Bouget. TA/OG

A l'approche des Régionales, votre journal vous propose une interview complète d'une personnalité politique autour de trois thématiques : personnalité et politique (7h), programme (11h) et quiz sur le Gard (16h). Après Christophe Rivenq (Les Républicains), et Fabrice Verdier (PS-PRG), place aujourd'hui à la tête de liste Nouveau monde Vincent Bouget (PCF, EELV, Front de Gauche...). 

Objectif Gard : Quelles sont vos principales propositions pour le développement économique et l'emploi ?

Vincent Bouget : Nous voulons d'abord créer un fonds pour réorienter le crédit, une sorte de Banque publique d'investissement plus solidaire. On veut ainsi bonifier les prêts et les garantir, pour favoriser la création d'entreprise et le développement économique. Ensuite, nous souhaitons conditionner les aides aux entreprises en fonction de leur dimension sociale et écologique. Plus globalement, nous devons également permettre aux compétences acquises dans certains pôles de recherche, d'être réutilisées dans des coopérations. Un exemple : Alès compte de nombreuses compétences industrielles, notamment métallurgiques. La Région doit faire en sorte qu'elles soient utilisées dans d'autres secteurs, comme l'écologie.  Enfin, il faut relancer la construction et le bâtiment, on a besoin de beaucoup de logements sociaux avec des critères d'isolation thermique. Idem pour le soutien à l'agriculture bio et aux circuits courts. On est la première région bio en terme de production.

Conditionner les aides aux entreprises, c'est à dire ?

Aujourd'hui, on donne de l'argent aux entreprises sans contrepartie. C'est le cas de Sanofi, qui remet en cause des emplois alors qu'elle a reçu 140 millions d'euros du CICE (crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi). Est-ce normal ? Il faut que les aides accordées soient limitées en fonction des objectifs d'emplois.

Sur quels critères ?

Empreinte carbone, déchets, processus de fabrication, etc. On veut des emplois non délocalisables, écologiquement responsables et socialement utiles.

En 5 ans, 6500 entreprises ont reçu une aide de la Région. Vous avez donc l'intention d'évaluer ces contreparties pour chacune d'entre elles ? Ça va vous coûter cher...

Tout a un coût. Les priorités seront là. Après on fera avec ce qu'on a.

Vous envisagez d'expérimenter un nouveau partage du temps de travail. Pouvez-vous nous en dire plus ?

A ce stade, c'est de l'ordre de l'intention politique. La démarche qui nous caractérise, c'est d'associer les citoyens, les syndicats, les entreprises, pour créer les conditions de l'adhésion. Cela peut être un des critères d'aide aux entreprises.

Vous n'avez pas de vision plus précise ?

Je ne peux pas avancer d'annonce sans débat préalable. Ce qui est sûr, c'est qu'il faut faire autre chose que de se mettre en concurrence avec la Chine. On n'y arrivera pas.

Vous souhaitez une politique régionale de gestion de l’eau comme bien public, "hors des lobbies qui incitent à l’irrigation à outrance". Concrètement, ça veut dire quoi ? L'eau est de la compétence des intercommunalités.

Oui, mais la Région peut avoir son mot à dire. Elle peut encourager à la mise en régie publique. On peut impulser un nouveau mode de développement économique.

Les Parcs Régionaux d'Activités Economiques : qu'en pensez-vous ? Quel est leur avenir si vous êtes élus ?

Il faut faire un bilan car certains sont au stade embryonnaire. Quelle est la stratégie de chacun, l'impact ? Il faut réfléchir à l'accessibilité et à la répartition des aides en fonction des territoires qui souffrent le plus. Ici interviennent nos propositions présentées précédemment pour l'emploi.

Un mot sur le TER à 1 €, comptez-vous le généraliser ?

Cela part d'une bonne idée. Mais les conditions sont restrictives. Il faut penser à une forme de gratuité pour les étudiants, titulaires du RSA et chômeurs.

Et les autres classes socio-professionnelles ?

Pour les salariés, les entreprises financent la moitié. Mais dans tous les cas, c'est une alternative à renforcer, les gens doivent pouvoir être mobiles. La rive droite du Rhône doit permettre de désenclaver une grande partie du territoire. La Région attend quoi ?

Plusieurs idées dispendieuses... Comment allez-vous les financer ? Sur quels budgets allez-vous rogner ?

On croit beaucoup au cercle vertueux. On va créer des richesses dans la région, cela permettra aux collectivités d'avoir davantage de rentrée fiscales et allégera la participation de la Région aux projets. Enfin,  nous arrêterons également les projets onéreux comme la gare de Manduel.

Eloïse Levesque

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