ROQUEMAURE Des grands travaux "pour redonner un coup de jeune à la ville"
Il a encore un peu de mal avec les clés : au moment d’ouvrir la porte de la grande bâtisse située au croisement de la rue du Rhône et du cours de la Pousterle, à un jet de pierre du centre ancien de Roquemaure, le maire doit s’y reprendre à plusieurs fois pour trouver la bonne clé.
C’est que la commune vient tout juste d’acheter ce bâtiment de 500 mètres carrés : « on a signé chez le notaire le 24 novembre », précise l’édile André Heughe.
Des bureaux pour la police municipale et un musée
Une acquisition dont le maire n’est pas peu fier : « Il ne fallait pas lâcher, car on avait besoin de locaux et de volume », glisse le maire dans un sourire. La commune a acheté le bâtiment pour 440 000 euros, alors que « la propriétaire voulait le vendre en 2015 à 740 000 euros, c’était un peu cher », se souvient André Heughe. Seule une association cultuelle est alors sur les rangs, mais à un prix nettement inférieur. Un prix auquel la commune emportera le morceau, en profitant de la manne financière que lui apporte le départ de la trésorerie, qui va fermer ses portes à Roquemaure : « on va vendre le bâtiment, il y aura des logements dedans. »
Des grandes manœuvres, mais pour quoi faire ? « On va y mettre la police municipale, et un nouveau musée », explique le maire en évoquant la dernière acquisition municipale. Ainsi, une partie hangar, qui accueillait il y a longtemps une compagnie de cars, va accueillir un nouveau musée, consacré… aux outils. Des outils donnés à la municipalité par un dénommé Allemandi, ou plutôt une véritable collection d’outils : « ça va des petits outils à un char à boeufs, il y a également une collection d’outils viticoles, de menuiserie… », précise l’édile.
A côté, le rez-de-chaussée sera pour la police municipale, dont les exigus bureaux accolés à la mairie seront avantageusement remplacés : « ils auront un garage pour garer leur Kangoo, de quoi ranger les vélos, une cuisine, une douche… ça va être la paradis pour eux !, lance le maire d’une commune qui compte cinq policiers municipaux, six d’ici une bonne année. » A l’étage, deux appartements spacieux seront mis en location par la municipalité. « Les travaux vont être mis entre les mais d’un architecte, la police municipale pourrait déménager au printemps prochain, et pour le musée ça va être plus long, car nous allons sûrement demander des subventions », explique André Heughe.
Office de tourisme, gendarmerie, maison en partage, crèche…
Et si la mairie a tant tenu à racheter ce bâtiment, c’est qu’il tombait à pic : la municipalité a en effet racheté l’année dernière, après moult rebondissements, un grand bâtiment abandonné juste en face, rue Nationale, la rue la plus passante de la commune. Un ancien bar - hôtel - restaurant, à l’abandon depuis un bail, une quinzaine d’années au moins, en ruines : la partie la plus avancée va être détruite pour laisser place à un rond-point permettant de rentrer dans le centre ancien, et le reste rénové pour accueillir le nouvel office de tourisme, d’une superficie de 150 mètres carrés, et à l’étage 4 appartements conventionnés mis à la location. « Les travaux débuteront d’ici 4 à 5 mois », explique le maire, ravi de pouvoir à terme compter sur un office de tourisme neuf en face d’un nouveau musée. « Tout inaugurer fin 2017, ce serait bien », espère-t-il. Quant à la question des finances, André Heughe affirme que sa commune « est moins endettée que la moyenne », et que « pendant quelques années, ils n’ont pas fait grand chose », en parlant de ses prédécesseurs.
Par ailleurs, à plus long terme la mairie a racheté une ancienne bâtisse en mauvais état rue du Rhône pour y installer ses services techniques tout comme l’ancien cinéma, fermé « depuis trente ans », précise l’édile, « pour en faire une salle de spectacle et un pôle culturel pour les associations. » En même temps, la ville avance sur le projet de nouvelle gendarmerie, celui d’une maison en partage dans le quartier du collège en partenariat avec Un Toit pour Tous dont les travaux devraient démarrer courant 2017 et sur la construction de sa crèche route de Nîmes, dont elle va assurer la gestion elle-même avant de la transférer à terme au SIDSCAVAR.
De quoi « redonner un coup de jeune à la ville », sourit l’édile. Une ville qui en a bien besoin, elle qui compte un quart de logements vacants dans son centre ancien, gangréné par les logements indignes et parsemé de façades décrépies. Ainsi, après un diagnostic qui a pris plusieurs mois, « on va passer à une phase de réhabilitation, affirme le premier adjoint Patrick Manetti. On regarde ce qui se fait à Pont-Saint-Esprit. » Pont-Saint-Esprit qui a engagé depuis plusieurs mois une Opération programmée d’amélioration de l’habitat et qui a intégré le dispositif de revitalisation des centres-bourgs, de quoi donner des idées à la commune berceau des Côtes du Rhône.
Thierry ALLARD