ALÈS Inquiétudes autour de l’avenir des Logis Cévenols
Le projet de loi de finances 2018, actuellement en discussion à l’Assemblée nationale, donne des sueurs froides au bailleur social alésien Logis Cévenols.
« Si la loi est votée en l’état, ça va inévitablement nous tuer. » Jean-Luc Garcia, directeur des Logis Cévenols, ne mâche pas ses mots pour exprimer ses inquiétudes. Dans l’actuel projet de loi de finances, le gouvernement envisage une diminution des APL, « soit 64 euros de baisse en moyenne », que le bailleur doit compenser par une réduction des loyers. « Pour les Logis Cévenols, cela représente 22% du loyer. Et au final, cette mesure entraînerait un manque à gagner de 2,5 millions d’euros par an. C’est absolument énorme ! », fustige Jean-Luc Garcia.
Mais ce qui l’agace encore plus, c’est que l’organisme alésien, qui gère un parc de 6000 logements, réalise déjà une économie d’APL : « Étant donné que nos loyers sont très bas, les bénéficiaires reçoivent une APL inférieure au maximum auquel ils pourraient prétendre. Cela équivaut à une économie annuelle de 2,6 millions d’euros. Autrement dit, nous sommes victimes de notre gestion vertueuse ! »
Conséquence de ce projet de loi, l’organisme n’aurait plus assez de moyens pour entretenir son patrimoine et serait dans l’incapacité d’investir dans la construction de nouveaux logements. Plus de 300 emplois seraient même menacés. « Certes, les Logis Cévenols sont en bonne santé. Mais cela ne veut pas dire être riche ! », répète le directeur. « Sur nos 10 millions d’euros de fonds propres, poursuit-il, la moitié doit être consommée par 500 logements en projet, sans compter un million d’euros utilisé chaque année pour des travaux de réhabilitation. Les 4 millions restants sont nécessaires pour faire face à un pépin, c’est une sorte de fond de roulement qui nous permet de poursuivre nos engagements. »
Alors, avant que la loi ne soit définitivement votée, l’heure est à la sensibilisation pour tenter de faire bouger les lignes. « Je sais comment se font les lois, ce sont des lois parisiennes ! », bougonne le président des Logis Cévenols et d’Alès Agglo Max Roustan, qui n’aura pas pu profiter de son court mandat de sénateur pour influer sur le projet de loi de finances.
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