"Nous avons eu neuf mois pour se mobiliser et esquisser l'architecture d'un pacte territorial", respire Alexandre Lesaché, chef de projet Petites villes de demain à la communauté de communes De Cèze Cévennes. Car il était annoncé que le Guichet Rénov' Occitanie devait fermer. "L'État a dit 'Stop !', on sort les régions et ce sont les collectivités territoriales qui s'en occupent", explique Olivier Martin, président de la communauté de communes. On a eu 15 jours pour tout changer."
"Le choix politique a été fait, même si l'habitat n'est pas une compétence de la com com, poursuit Olivier Martin : profitons de ces nouveaux dispositifs." Cette opération d'amélioration de l'habitat, qui vise à accompagner 1 800 ménages du territoire jusqu'en 2030, doit mobiliser 3,5 millions d'euros, dont 3 millions de l'ANAH (agence nationale de l'amélioration de l'habitat). Sans positionnement rapide sur le dossier, la communauté de communes risquait de perdre cette somme, ainsi que les 50 000 € qu'ajoute le Département. Elle abonde, elle-même, de 320 000 € le dispositif.
En président de l'institution, Olivier Martin trouvait important de s'emparer du sujet dans un territoire à "l'habitat très dégradé, au public très fragile, parfois dans des logements à la limite de l'indécence". Et dont l'OPAH-RU (opération programmée d'amélioration de l’habitat et de renouvellement urbain) s'occupe déjà en partie dans les communes de Barjac, Saint-Ambroix, Molières-sur-Cèze et, bientôt, Bessèges. Le pacte territorial concerne, lui, les 23 communes de De Cèze Cévennes.
"L'habitat est un facteur de dynamisme important pour le territoire", poursuit Olivier Matin. Concrètement, le CPIE (centre permanent d'initiatives pour l'environnement), avec qui travaillait déjà la communauté de communes pour le Guichet Rénov', recevra les particuliers motivés par une rénovation sous forme de guichet unique, à travers des permanences dans les communes de Barjac, Molières-sur-Cèze, Bessèges et Saint-Ambroix (calendrier des permanences de janvier, février et mars, à retrouver ici).
À charge, pour l'association, de trouver la meilleure solution pour chacun dans la jungle des aides à la rénovation, qui dépendent de différents organismes et n'interviennent pas sur les mêmes aspects du problème. Des "aides incompréhensibles, et qui changent tout le temps", selon Georges Vercoutère, vice-président de la communauté de communes en charge de l'habitat. C'est Lauriane Héran, coordinatrice du pôle habitat au CPIE, qui sera chargée de débroussailler la jungle avant de présenter les dispositifs aux particuliers motivés.
"Le service est neutre, abonde la maire de Molières-sur-Cèze, Florence Bouis, pour proposer des solutions et non pas vendre des produits." Les élus en profitent, d'ailleurs, pour rappeler qur leur aide objective ne s'accompagne d'aucun démarchage. Si le particulier est démarché, c'est qu'on a quelque chose à lui vendre, au-delà du conseil... Le pacte territorial concerne tout autant les propriétaires-bailleurs, que les propriétaires-occupants qui souhaiteraient améliorer leur habitation ou l'adapter au public vieillissant ou handicapé.
L'opérateur, qui doit ensuite accompagner les particuliers dans le choix des entreprises, a été désigné en conseil communautaire. "On croit beaucoup au triptyque élus, techniciens, opérateurs", argumente Olivier Martin qui voit dans le pacte territorial un "enjeu environnemental, politique et social". Une raison qui explique, sans doute, le vote à l'unanimité du pacfte en conseil communautaire qu'a rappelé le maire de Saint-Ambroix, Jean-Pierre De Faria.