Publié il y a 10 ans - Mise à jour le 12.12.2013 - elodie-boschet - 3 min  - vu 249 fois

FAIT DU JOUR Corbès, une route fatale pour les motards

Lieu de l'impact, sur la départementale 907, à hauteur du Mas des Adams. Photo DR/EB

En 2012, 3 645 personnes ont trouvé la mort sur les routes de France. Parmi elles, Christophe, âgé de 41 ans, n'a pas survécu à un accident de moto survenu sur une portion dangereuse de la commune de Corbès. Évelyne Dugast, sa compagne, se bat pour faire sécuriser le secteur où en octobre dernier, un autre jeune motard a perdu la vie.

"En sept ou huit ans, cinq motard ont été tués sur une portion d'un seul kilomètre" affirme Évelyne Dugast. Cette portion, elle se situe sur la route départementale 907, entre Thoiras et Anduze, à hauteur de Corbès. C'est devant le Mas des Adams, dans la vallée du Gardon de Saint-Jean, que Christophe, le compagnon d’Évelyne, a été victime d'un dramatique accident de la route. Nous sommes le 14 août 2012, vers 16h30, Christophe circule sur sa moto en direction de Saumane où il réside quand un 4x4 de type Porsche Cayenne surgit du parking privé du fameux mas, coupant la route au motard qui décèdera sur le coup. À cet endroit précis, le manque de visibilité est certainement l'une des causes de l'accident, puisque le mur du mas en pierre cache l'arrivée des véhicules pour ceux qui cherchent à sortir du parking.

Une route accidentogène. Tout au long de ce morceau de route, les marques au sol et les pots de fleurs sur les bas-côtés ne sont pas rares. Étroite et tortueuse, cette départementale est limitée à 90 km/h. Étant donné sa configuration, "c'est beaucoup trop" regrette Évelyne. Après le décès de son conjoint, elle a voulu savoir exactement ce qui c'était passé, retourner sur les lieux et comprendre les causes de ce terrible accident. Elle se rend compte que, en roulant à 70 km/h, seulement trois secondes s'écoulent entre le moment où la visibilité de l'arrivée d'un véhicule est totale et celui où ce dernier arrive au point d'impact. Le 7 octobre dernier, l'accident mortel d'un jeune homme quelques mètres plus loin (voir notre article), ravive sa colère et son envie "de faire bouger les choses pour éviter qu'il y ait d'autres victimes".

Sécuriser les lieux. "Je suis allée à la municipalité de Corbès pour voir si c'était possible de faire sécuriser les lieux, on m'a répondu qu'ils essayaient mais n'y parvenaient pas. Ils savent très bien que c'est dangereux puisqu'ils refusent justement l'installation de commerces dans cette zone là" explique Évelyne. Sans réponse satisfaisante, elle se tourne alors vers la Direction départementale de l'équipement. "Le responsable du secteur m'a également indiqué qu'ils ne trouvaient pas de solutions mais qu'ils y travaillaient". Depuis, plus rien. "J'attends qu'ils aient fini de réfléchir mais j'ai bien peur qu'ils ne fassent rien" déplore t-elle, avant de livrer ses idées : "Il faudrait installer des bornes en plastique sur la ligne blanche pour inciter à ralentir, empêcher de doubler et de couper la route en sortant du parking. Mais avant tout, la vitesse devrait être limitée à 50 km/h". Cette route, Évelyne est bien placée pour en parler ; en effet, elle l'emprunte matin et soir pour se rendre à son travail, à Anduze.

Si ces deux malheureux accidents n'ont pas permis pour l'instant de réaménager cette portion, ils ont alerté sur la dangerosité du secteur et entraîné plus de vigilance chez certains conducteurs sensibilisés au risque. "Maintenant, les gens y font attention et s'accordent à dire qu'il y a un manque de visibilité" note Evelyne, espérant que les élus locaux y prêteront à leur tour un peu plus d'attention...

Elodie BOSCHET

elodie.boschet@objectifgard.com

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