FAIT DU JOUR Nîmes Sécurité à la gare : les femmes mènent l'enquête
Vendredi 24 mars, dans le cadre d'une convention liant la SNCF et la Ville de Nîmes, qui vise à améliorer la sécurité des usagers, un panel d'une dizaine de femmes, choisi par la section local du CIDF (Centre de documentation et d'information sur les droits des femmes), a été invité à une déambulation exploratoire de la gare. But de l'opération : repérer les zones anxiogènes et faire part de leurs observations...
Elles ont entre 16 et 77 ans et elles sont représentatives de la population. Cornaquées par le responsable régional de la sécurité à la SNCF, Philippe Lemiere, et par le directeur de l'Établissement Commercial Train Languedoc-Roussillon, Charles Civreis, ces dames ont effectué un parcours qui les a mené à visiter la gare et ses alentours. Carnet en main, en petits groupes, elles ont scrupuleusement répertorié les endroits susceptibles de se transformer en coupe-gorges, la nuit venue.
Car si à Nîmes on a noté l'an dernier une baisse globale de 8% des faits ayant donné lieu à un dépôt de plainte (393 en 2016 pour 430 en 2015), il n'en reste pas moins vrai que des améliorations peuvent encore être apportées. Et en particulier pour ce qui concerne les incivilités (bagarres, consommation d'alcool, dépôt de déchets...) qui sont en augmentation et représentent à elles seules la moitié des infractions constatées.
Ni plus ni moins dangereuse que les autres gares de France et de Navarre, celle de Nîmes présente la particularité de posséder deux accès et s'avère de fait plus compliquée à sécuriser. Les multiples recoins et la configuration des lieux et des abords ont fait l'objet de toutes les attentions de la présidente du comité local du CIDF, Véronique Monin-Morandat, et de ses adhérentes, qui ont fait part dans la foulée de leurs observations. Quant aux suites qui seront données à cette radiographie in situ de la gare, la SNCF est très claire : "S'il s'agit de procéder à l’amélioration de l'éclairage ou à la pause de signalisation, nous pourrons rapidement mettre en œuvre les travaux nécessaires. En revanche, s'il faut revoir les infrastructures ou se lancer dans des travaux d'envergure, il faudra attendre que nous puissions dégager un budget et cela prendra plus de temps", raconte sans équivoque Charles Civreis. "Quinze agents de la sécurité ferroviaire (SUGE) sont affectés à la gare de Nîmes. Trois sont là chaque jour en permanence jusqu'à la fermeture , aux alentours de 1 heure du matin."
Une première mesure a toutefois d'ores et déjà été prise en collaboration avec la municipalité et son adjoint délégué à la sécurité, Richard Tibérino : les 54 caméras de la gare, jusqu'alors simplement reliées à un serveur, seront désormais connectées aux services de Police. Ces équipements, qui permettent actuellement de solutionner après coup des enquêtes et de retrouver a posteriori les auteurs d'infraction, pourront permettre aux forces de l'ordre d'intervenir rapidement. Tant il est vrai qu'en matière de sécurité, mieux vaut prévenir que guérir...
Philippe GAVILLET de PENEY
philippe@objectifgard.com