FAIT DU JOUR Rentrée, le jour d'avant
Avant la rentrée, il y a la pré-rentrée. Mais qu'est-ce que l'on y fait au juste ? Pour le savoir, nous sommes allés rendre visite à l'école Dourieu à Manduel…
L'école Dourieu de Manduel, ce sont 128 enfants répartis en six classes du CP au CM2. Vendredi matin, l'équipe enseignante au grand complet était dans la place pour la pré-rentrée. Pascal Pradin titulaire départemental a un statut un peu particulier, il remplace, madame la directrice, Ève Bastide-Pialot, tous les mardis. Ce jour-là, il la décharge de sa classe de CP pour qu'elle puisse se consacrer à ses fonctions de directrice. Françoise Rival, est en charge des CE2, Sandie Quentin des CM2 et Nadjet Laïdani des CE1. L'équipe s'installe autour de la table, café et croissants mais en travaillant. Pas question de perdre du temps, le programme est chargé. Et pourtant, l'école peut être considérée comme une petite structure et l'équipe se connaît bien pour travailler ensemble depuis des années sans grand "turn over". Alors de quoi parle-t-on ?
Calendrier, l'arme fatale
Chacun se munit d'un calendrier. En fait, la principale mission du jour est de caler projets pédagogiques, sorties scolaires et autres manifestations au programme. L'affaire n'est pas mince et tous ont bûché leurs sujets respectifs pendant les vacances. L'ambiance est détendue. C'est Françoise Rival qui ouvre le bal avec le projet pédagogique artistique de l'année, la chorale et son fil rouge sur le bonheur et la joie que chaque classe travaillera de son côté. Françoise a préparé les chansons à apprendre, celles à chanter en entier et les pots-pourris pendant les vacances. Il en faut peu pour être heureux, Trenet, Voulzy, Michel Berger… Éclectique et entraînant. Sandie avoue, "moi je ne suis pas très forte en chant, mais je m'appuie sur mes élèves qui chantent bien " et de rajouter dans un sourire à sa collègue "on s'aide entre nous aussi."
Inventaire à la Prévert
Une fois le sujet calé, on passe aux projets sportifs, à priori, le domaine de prédilection de Nadjet Laïdani, la piscine, le tennis, les rencontres d'athlétisme avec une autre classe de Manduel et peut-être une de Redessan… Il faut trouver les meilleurs dates, qu'il ne fasse pas trop chaud quand on démarre le tennis par exemple. Puis il faut caler la semaine de cirque pour les grands (un autre projet pédagogique), la demi-journée cirque des petits, la fête de fin d'année, le loto gratuit et réservé aux enfants ainsi que la kermesse organisée par les CM2 pour tous leurs copains de l'école, la sortie orientation, le cinéma de Noël, une visite de musée, Marcoule au programme des grands sous l'égide de Sandie Quentin… Ouf ! Et c'est pas fini, comme on dit dans la pub, il faut aussi organiser les interventions de la Prof d'anglais qui vient du collège donner des cours aux plus grands, celles des pompiers (initiation aux premiers secours), de la police municipale (la prévention routière), le permis piéton des petits, le planning de surveillance des récréations et les jours où la cour est réservée au ballon. Là-dessus on ajoute une semaine de quatre jours et demi (du lundi au mercredi matin et du jeudi au vendredi) et des jours fériés avec lesquels il faut composer. On comprend alors l'utilité du calendrier …
"Le plus beau jour de l'année"
Sachant qu'il faut aussi jongler avec les finances. Les ressources annuelles de l'école se composent d'une subvention municipale, d'une contribution de 9€ demandée aux familles et des bénéfices de la fête de fin d'année. Avec ça, il faut payer les intervenants éventuels, le matériel pour les activités …
Un administratif de plus en plus lourd et une aide minimale. "Je bénéficie encore cette année d'un contrat aidé administratif. J'en suis heureuse parce que beaucoup de mes collègues n'ont pas cette chance, les leurs n'ayant pas été renouvelés", explique la directrice. Mais la lourdeur de l'organisation à mettre en place et une administration de plus en plus exigeante n'entament pas le moral des troupes, enthousiastes à l'idée de partager toutes ces activités péri-scolaire avec leurs élèves. Même Pascal Pradier, est volontaire pour que ces jours soient des mardis … "Pour moi, c'est le plus beau jour de l'année", affirme Françoise de l'émotion dans la voix. "Mais c'est aussi une source de stress" tempère Nadjet qui explique "septembre est un mois anxiogène, il y a beaucoup d'administratif à gérer avec les familles et il faut aussi poser les règles du vivre ensemble. Mais c'est un beau jour !", conclut la jeune femme.
La matinée est passée sans une pause et sans un accroc. Pascal Pradier se rendra dans une autre école où il intervient pour une autre séance du même genre après avoir assisté à une pré-rentrée dans une troisième hier…
L'année des élèves de l'école Dourieu est balisée. L'école prête et les enseignants heureux d'attaquer une année toute neuve. On les envierait presque ces petits !
Véronique Palomar