Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 19.01.2017 - eloise-levesque - 3 min  - vu 220 fois

FAIT DU JOUR Risque de verglas : les agents des routes à pied d'oeuvre

L'épandeuse à St-Jean-du-Pin. Eloïse Levesque/Objectif Gard

Tandis que les températures négatives menacent chaque nuit les routes gardoises de verglas, les agents départementaux sont sur le terrain dès potron-minet pour veiller au grain de sel. Reportage.

Le bonnet est enfilé et le café aussi. Il est tout juste 5h30. Avant que les cars scolaires ne prennent la route, l'équipe d'astreinte du secteur d'Alès s'apprête à embaucher. D'un côté, Vito et André partent avec la saleuse pour couvrir le secteur montagneux : Mandajors, Cendras, La Tour et St-Paul-la-Coste, la priorité du matin. "Le bus passe tôt et le risque de verglas important", note l'un d'eux. De l'autre côté, Raphaël Barca, coordinateur pour la semaine, va tisser les routes départementales principales pour vérifier l'état de la chaussée et sa température.

Route de Bagnols, de St-Ambroix, 80 km dans la nuit noire à ne croiser que quelques véhicules. Comme il s'en doutait, aucune plaque n'est visible. Le vent a balayé l'humidité et le gel ne s'est pas transformé en verglas. Dans le cas contraire, il aurait fait rapatrier l'épandeuse sur le champ. "Il faut prioriser les routes de niveau 1, les plus fréquentées (rocade, routes de Nîmes, de Sommières, d'Anduze...)", rappelle Eric Bousquet, responsable de l'unité territoriale. Par contre, si d'aventure il observe une anomalie sur une voirie municipale ou nationale, pas de coordination des services. A charge de la commune ou de l'Etat de s'en occuper.

A quelques kilomètres de lui, sur les hauteurs alésiennes, Vito et André ont bien fait d'explorer les vallées. Rien de critique mais quelques traces qu'il a fallu traiter au sel. Des fines couches disséminées ici et là, en curatif. "On ne le fait qu'en cas de besoin, très rarement en préventif. Le fondant routier attaque le goudron et son action est peu efficace quand l'air est humide. Il y a un risque de résurgence", précise Raphaël. Raison pour laquelle à partir de -4°C, les routes sont directement fermées au public. "On n'utilise pas d'autres produits. La Lozère, plus sujette aux basses températures, utilise du pouzzolane".

Entre théorie...

Prise de température de la chaussée. EL/OG

Ce dispositif intermédiaire a été mis en place la veille par l'unité territoriale d'Alès, en fonction de la météo à venir. Une réunion a lieu chaque après-midi jusqu'au 15 mars. Plus les températures de chaussées sont proches du point de rosée, plus le risque est élevé. "Tant que les supports sont secs, on est à l'abri", annonce Michel Roussel, chef de service entretien et exploitation. Dans le cas contraire, plusieurs saleuses partent au charbon et la tâche du patrouilleur est de prioriser les circuits, d'organiser les équipes. Au total les secteurs Alès-Anduze possèdent une flotte de 14 épandeuses.

...et pratique

Un système en apparence bien rodé. Pourtant, dimanche dernier, suite aux chutes de neige, de nombreuses sorties de routes ont nécessité l'intervention des pompiers. Dans un communiqué, les agents syndiqués du Département ont fustigé une mauvaise organisation et un manque d'anticipation de leur hiérarchie. "Le matériel et le personnel sur le terrain pouvaient être facilement mobilisables, dans le respect des garanties minimales. Nous déplorons des routes barrées dont certaines de niveau 1, un abandon complet des niveaux 3 et 4 soit 60% de notre réseau routier départemental. Plusieurs sections de différents niveaux sont restées glissantes et sans entretien jusqu'à ce lundi".

Selon le Plan d’Exploitation de Viabilité Hivernale, la collectivité n'a effectivement aucune obligation de délai concernant les voies reculées. Eric Bousquet se défend : "A 5h du matin, on a raclé la neige mais le coup de froid de 11h a causé un verglas généralisé. Météo France ne l'avait pas prévu. Cinq équipes ont tourné sur 1000 km de chaussée, mais on n'a pas pu tout traiter, donc on a priorisé". A la responsabilité - aussi - de chaque conducteur, d'adapter sa conduite et de prendre son mal en patience.

Eloïse Levesque

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