GARD Baccalauréat 2017 : c'est parti pour 7 196 gardois !
Comme c'est la tradition depuis quelques années, c'est l'épreuve de philosophie qui ouvrait hier matin le marathon intellectuel des candidats aux Bac, indispensable sésame pour accéder aux études supérieures. Dans le Gard, ils sont cette année 7 196 à se présenter à l'examen...
Porté sur les fonts baptismaux par l’Empereur Napoléon 1er en 1808, le Baccalauréat n'avait connu sa première session que l'année suivante. Cet opus 1809 n'avait à l'époque concerné que 31 bacheliers (30 bacheliers es-lettres, 1 bachelier es-lettres et es-sciences). Aujourd'hui, ils ne sont pas moins de 520 000 candidats dans l'Hexagone à tenter de décrocher leur Bac et hier matin ils faisaient de leur mieux pour répondre à des problématiques du genre "Défendre nos droits est-ce défendre nos intérêts ?", "Peut-on se libérer de sa culture ?" ou "Suffit-il d'observer pour connaître ?"...
À Nîmes, devant le lycée Alphonse-Daudet, à la sortie de l'épreuve de ''remue-méninges'', c'était l'effervescence. "J'ai pris le sujet sur la culture", racontait Sacha, 16 ans, élève de Terminale S. "J'ai trouvé que ça collait bien à l'actualité et que c'était proche des préoccupations que l'on a concernant l'éducation et le comportement des gens en société. Même si en philo on n'est jamais à l'abri d'une mauvaise surprise, je pense que ça va le faire..."
Issu de la même filière, Mathis, 18 ans, avait préféré plancher sur le commentaire d'un texte de Michel Foucault (1926-1984) sur les thèmes de la vie, l'erreur et la vérité. Et s'il n'a pas confondu le philosophe contemporain avec son non moins célèbre (presque) homonyme télévisuel, Jean-Pierre, le jeune homme a un peu navigué à vue : "Certaines phrases étaient difficiles à comprendre. C'était un peu compliqué. Je pense quand même avoir la moyenne. On verra..."
Pensionnaires de la section littéraire, Loubna et Camille, 18 ans toutes les deux, se sont triturées les méninges sur le thème "Suffit-il d'observer pour connaître ?" Avec chacune sa méthode. "J'ai observé un plan didactique avec comme réponse oui et non", confiait Loubna. "Il était difficile de trouver des exemples chez des philosophes ayant traité de ce sujet. J'ai parlé de la perception et de la conscience." N'ayant pas trouvé matière à nourrir un argumentaire en faveur du oui, Camille a axé l'essentiel de son devoir sur le non : "En conclusion, je pense qu'il ne suffit pas d'observer pour connaître et j'ai pris l'exemple d'une personne aveugle pour illustrer mon propos."
Les dés étant jetés, les postulants devront maintenant patienter jusqu'au 5 juillet, date à laquelle les 5 000 correcteurs mobilisés pour l'occasion auront rendu leur verdict. Quant à ceux qui devront en passer par la séance de rattrapage, ils seront convoqués le vendredi 7 juillet prochain...
Philippe GAVILLET de PENEY
philippe@objectifgard.com