GARD Elle est peut-être lente et menacée mais elle s'accroche à la vie
Unique tortue terrestre de France métropolitaine, la tortue d'Hermann mesure 15 à 18 cm de long et se reconnaît par sa griffe cornée au bout de la queue, ses motifs orangés-noirs denses et étendus sur le dos de la carapace et deux bandes noires régulières sur le ventre.
C'est un phénomène que vous avez dû remarquer en flânant sur les réseaux sociaux ces derniers temps. La préfecture du Gard a même relayé l'information sur sa page. En France, l'espèce ne présente plus que deux aires de répartition le Var et la Corse, même si on la trouve dans nombre de jardins gardois. Cette tortue est classée comme vulnérable sur la liste rouge nationale des espèces menacées : voici la tortue d'Hermann.
Les principales menaces pour l'espèce sont la destruction et la dégradation de son habitat naturel (urbanisation, évolution des pratiques culturales...), les incendies de forêt et le prélèvement d'individus sauvages. Forcément, dans notre charmant sud de la France, les conditions sont hélas propices à leur vie comme à leur disparition.
La tortue d'Hermann est protégée au niveau international, européen et français. L'arrêté ministériel du 19 novembre 2007 interdit notamment la destruction ou l'enlèvement des œufs ou des nids, la destruction, la capture ou l'enlèvement, la perturbation intentionnelle des animaux dans leur milieu naturel, la destruction, la dégradation de leurs sites de reproduction et de leurs aires de repos et la détention, le transport, la mise en vente, la vente ou l'achat, l'utilisation des spécimens prélevés dans le milieu naturel.
Contrevenir à ces interdictions est un délit : la peine encourue est de 3 ans d'emprisonnement et de 150 000 euros d'amende. La lutte contre le trafic de cette tortue est également une priorité et de nombreuses enquêtes sont ouvertes dans tout le territoire national lors de mise en vente d'individus de tortue d'Hermann sans origine légale. Mais que faire si, après un incendie, on trouve en garrigue une tortue d'Hermann ?
La Réserve naturelle nationale de la plaine des Maures dans le Département du Var, fait un petit rappel des bons gestes à adopter. Si la tortue n'est pas blessée, ne la ramassez pas ! Les tortues connaissent bien leur périmètre vital, elles peuvent réussir à se cacher et survivre malgré des incendies. Elles sont capables de survivre privées d'eau et de nourriture sur de longues durées de temps. Les survivantes constitueront l'avenir de la population. Vous pouvez les hydrater en les trempant dans une bassine d’eau (quelques centimètres d'eau) pendant cinq à dix minutes. Si vous en trouvez une blessée ou morte, contactez la SOPTOM-CRCC. En tout cas, ne lâchez pas vos tortues domestiques en pensant qu'elles pourront participer à la sauvegarde de l'espèce. Ces espèces d'élevage ou domestiques risquent de transmettre des maladies et de modifier les gènes de ce dernier noyau de population à l'état sauvage dans le Var.