Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 25.04.2020 - thierry-allard - 3 min  - vu 917 fois

GARD RHODANIEN Tourisme : « il y a de l’optimisme, la saison n’est pas foutue »

Montclus, classé lui aussi parmi les Plus beaux villages de France (Photo : Bernard Liegeois / Gard rhodanien)

Avec la crise sanitaire liée à la pandémie de coronavirus covid-19 et le confinement qui en découle, le secteur du tourisme a de quoi s’inquiéter, et dans le Gard rhodanien aussi.

Ici, des efforts ont été faits ces dernières années, en créant notamment la destination touristique Provence occitane, pour attirer un plus grand nombre de touristes sur le territoire. Un territoire pour lequel le tourisme représente « un des trois piliers économiques, avec 10 651 lits touristiques et 441 821 nuitées en 2019 », rappelle le président de l’association office de tourisme Provence occitane.

Le tourisme pour le Gard rhodanien, « c’est 35 millions d’euros de retombées économiques en dehors des nuitées », rajoute le président de l’Agglo Jean-Christian Rey. L’élu se dit « entre incertitude et optimisme » sur la question. L’incertitude, c’est de ne pas savoir quand et comment l’activité touristique va pouvoir démarrer, « et il faut pouvoir supprimer le plus rapidement possible cette incertitude. » Côté optimisme, « l’immense majorité de la saison n’est pas passée, même si nous avons déjà perdu 45 000 nuitées depuis le début du confinement, et si juin est fermé 55 000 de plus. »

L’optimisme, la Provence occitane va le puiser dans ce qu’elle est : « un territoire avec de l’espace, du soleil, de la nature, des sites patrimoniaux », énumère Erick Nicolle. « Nous ne sommes pas dans un tourisme de masse mais sur un tourisme familial, nature, d’espaces », abonde Jean-Christian Rey. Autant de caractéristiques qui sonnent comme des atouts dans le contexte actuel.

Pour capitaliser là dessus, les services de l’Agglo et les socioprofessionnels du secteur travaillent à la reprise, « sur un plan marketing et des actions coordonnées pour sauver la saison », avance le directeur de l’Office de tourisme Provence occitane Lesly Reynaud. Le travail est également en cours sur « une charte sanitaire, ‘sani accueil’, pour informer et rassurer les clients sur ces questions », poursuit-il, arguant d’une étude indiquant que « pour 97 % des gens le choix du séjour serait fonction de conditions sanitaires exemplaires et à moins d’une heure d’un centre hospitalier. »

Provence occitane compte être « la première destination de France à communiquer sur ce discours », affirme Lesly Reynaud, mais aussi sur « des activités qui peuvent paraître banales d’habitude, comme pêcher tranquillement en famille en bord de Cèze, mais qui pourront prendre du sens. » Et les différentes activités seront proposées jusqu’à la Toussaint : « il y a 20 % de partis de marché entre septembre et novembre, nous allons pousser la saison jusqu’au bout pour récupérer le maximum de touristes », ajoute-t-il.

Car cet été, « sept français sur dix vont partir en vacances, mais vraisemblablement plutôt dans la proximité », affirme Lesly Reynaud. L’idée est donc d’attirer les locaux et ceux qui habitent à une heure de route environ, surtout que la clientèle étrangère, qui représente 28 % des touristes sur le territoire, ne répondra très probablement pas à l’appel cet été.

Un tourisme en circuit-court, donc, dont Provence occitane veut devenir un fer de lance. « Nous sommes dans une phase où le tourisme de masse s’érode depuis des années, et le covid-19 en a sonné le glas, lance Lesly Reynaud. Il y aura un nouveau tourisme de circuit-court, comme pour l’agriculture, et nous sommes plutôt bien placés pour ça. »

D’ailleurs, « depuis quelques jours, les réservations repartent à la hausse, et mis à part les étrangers, il y avait peu d’annulations », souligne-t-il, estimant à « 20 à 25 % » les pertes pour le secteur si l’activité reprend pour juillet. De quoi sauver les meubles, donc.

Bref, « il y a de l’optimisme, la saison n’est pas foutue, mais il faut sortir de l’incertitude le plus vite possible », résume Jean-Christian Rey. Car, comme le souligne le directeur de l’Office de tourisme, « à ce jour, les socioprofessionnels ne sont pas encore sous une menace économique, mais s’il n’y a pas de saison, ce sera le dépôt de bilan. »

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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Côté prix, pas de surprise à attendre dans les campings de la destination Provence occitane : « il y a eu une concertation pour le maintien des prix, afin d’éviter tout dumping, note Lesly Reynaud. Tout le monde reste solidaire et montre une volonté d’être cohérent sur les prix. »

Thierry Allard

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