GRAU DU ROI Un patrimoine à découvrir en escapade
Soizic Michel est guide-conférencière et propose une visite du Grau-du-Roi de deux heures. L'occasion de comprendre comment ce village de pêcheurs italiens est devenu une station balnéaire et climatique et une des fiertés du Gard.
La balade commence devant la villa Parry, devenue office de tourisme. Ce vendredi matin, cinq personnes dont Objectif Gard suivent la visite. Un couple de Parisiens connaissant déjà la côte, un autre Parisien curieux et une habitante de la région Rhône-Alpes résidente secondaire à Port Camargue, qui adore le Grau, "surtout hors saison !". Soizic Michel vit depuis plus de quinze ans au Grau-du-roi mais est née en Champagne, avec un prénom breton. De quoi l'inciter dès le départ à la bougeotte et à la découverte. Toujours très intéressée par l'histoire, elle a ajouté à sa liste de visites commentées celle de la commune où elle a décidé de s'établir.
Tout commence avec quatre cabanes de pêcheurs, des saisonniers italiens venus de Gaète, village au Nord de Naples et qui s'établissent sur la côte . "Les vrais Graulens descendent de ces pêcheurs italiens". De quoi relativiser la nocivité des invasions d'étrangers... Dans les années trente, la création d'un sanatorium, avec un label touristique décerné par le Nîmois, natif d'Aigues-Vives et président de la République Gaston Doumergue donne un premier coup de pouce à l'essor de la commune. On passe aux années de conflits. Si la 1ere Guerre Mondiale est vécue de très loin, en 1942 les Allemands occupent la Camargue. Le Grau-du-Roi a eu ses bunkers, ses annonces de vrai-faux débarquement, ses trois voies d'accès endommagées, le pont tournant et le chemin de fer bombardés. La ville, comme beaucoup, se reconstruit dans les années cinquante. Dans les sixties, Stéphanois, Grenoblois, Lyonnais ( des gens du nord pour les Gardois...) prennent l'habitude de la Nationale 7 et commencent à régulièrement profiter des plages locales. Grâce, entre autres équipements touristiques, à trois gros campings, dont celui des Pins, qui jouxte alors le centre-ville et qui depuis s'est évanoui.
Un pont qui tourne mais avec un sacré karma...
Le circuit continue par la visite de l'église Saint-Pierre au bord du canal maritime, aux vitraux colorés, ouvrants et dessinée par un architecte protestant, après quelques mots sur le sémaphore. On en apprend aussi davantage sur la Croix de Camargue. On passe par la rue de l'Amour, dont des plaisantins volent régulièrement la plaque. Découverte du port de pêche, puis déchiffrage des armoiries (créées en 1947), et du pont tournant, au destin réellement maudit. Notre petit groupe traverse le pont, s'attarde un peu sur le quai Colbert puis direction la place du marché, sans marché ce jour-là. Impromptu de la journée, on tombe sur le responsable de l'exposition Le Grau d'hier (dont Objectif Gard vous reparle très vite) qui du coup, nous embarque dans son local d'expo aux trésors encore trop méconnus. La visite se prolonge grâce à ces associatifs passionnés, que notre guide connaît bien.
Retour sur la "place du marché" - en fait la place de la République- , pour un aparté culinaire et spécialités. Une petite fille et son doudou tentent de nous suivre. Dans les rues piétonnes, Soizic évoque la famille Rédarès, des vignobles à la destruction obligée de la Villa, située jusqu'aux années 2010 à la place de l'actuelle mairie. Notre groupe boucle la visite, instructive et plaisante, en jetant un oeil sur le littoral, comme les statues de Salem, et les villes côtières voisines. Port-Camargue, ce quartier portuaire et plaisancier, Sète la concurrente, la Grande-Motte et son architecte partagé. L'occasion aussi de vanter des fêtes et manifestations, traditionnelles ou lancées par les professionnels du tourisme. Au total, plus de deux heures de visite qui passent vite et bien.
Florence Genestier
florence.genestier@objectifgard.com
Les escapades guidées de Soizic Michel, guide conférencière, à la découverte des villes et villages de Camargue.
Tél. : 06 78 03 87 07. soizic.michel.guide@gmail.com
Départ à partir de 2 personnes, ouvert à l'année et sept jours sur sept.
Pour la visite du Grau-du-Roi, comptez 10 €, payables à l'OT.