Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 27.05.2021 - thierry-allard - 3 min  - vu 1318 fois

LAUDUN-L’ARDOISE Grève très suivie chez les agents municipaux

Lors de la précédente grève, le 27 mai, devant la mairie de Laudun-l'Ardoise (Photo d'archives : Thierry Allard / Objectif Gard)

Le maire de Laudun-l'Ardoise, Yves Cazorla, a reçu une délégation de grévistes en mairie (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Ils étaient une soixantaine sur la centaine d’agents que compte la mairie de Laudun-l’Ardoise à avoir répondu à l’appel lancé par le syndicat FO territoriaux ce matin. 

Un préavis de grève avait été déposé par le syndicat, le seul représenté à la mairie, notamment pour « la mise en place d’un véritable dialogue social sur la mise en place des 1 607 heures ». Suite à une réforme gouvernementale, les agents des collectivités doivent obligatoirement travailler 1 607 heures annuelles, et à Laudun-l’Ardoise, cela représente « la perte de 9 jours de congés », pose Thierry Biville, secrétaire général du syndicat FO territoriaux et ruraux du Gard. 

Or, les représentants du personnel estiment que la mairie les a « squeezé », selon le terme de Thierry Biville, « en voulant négocier avec les chefs de services et pas avec les représentants du personnel comme le stipule la loi », avance une des représentantes du personnel de la mairie. Le maire Yves Cazorla, qui a reçu une délégation en mairie, a estimé pour sa part que « les directeurs (des services, ndlr) ont pris une initiative, on ne va pas le leur reprocher » et a plaidé le « malentendu ».

En effet, les chefs de service lui ont fait un courrier avec des propositions concernant ces fameuses 1 607 heures, avant un autre courrier des représentants du personnel. « Vous ne vous êtes pas parlé ? J’attendais une réunion pour en discuter », affirmera-t-il, avant qu’une réunion soit calée sur ce point. 

"Un malaise beaucoup plus profond..."

Si c’est ce sujet qui a provoqué le mouvement de grève, le fait qu’il ait été très suivi « veut dire quelque chose, il n’y a pas que les 1 607 heures », affirme Thierry Biville. On retrouve notamment parmi les griefs une obligation de poser trois semaines de congés avant le 31 août. « Si on n’impose pas on arrive à la fin de l’année avec un compte plein. Or si on ne les pose pas les congés, on les perd. C’est en fait une protection pour les agents », s’est défendu le maire. « Ça a été mal perçu », lui rétorque Thierry Biville, avant que le maire ne propose de retirer cette disposition. 

Au cours d’un échange parfois électrique, un des agents présents évoquera le « mal-être » de certains d’entre eux avant de développer : « Il faut enlever cet esprit de peur de se faire sanctionner si on ouvre la bouche », puis de prendre ses collègues à témoin. « Il faut que la liberté d’expression soit réelle, plus les agents vont s’exprimer, plus il y aura de bien-être au travail », renchérira Thierry Biville.

Une agent affirmera ensuite que « tous les agents ont conscience que leur priorité est le service public, mais il y a un malaise beaucoup plus profond du personnel de la mairie. Il faut que vous en preniez conscience. On a du mal à venir travailler sereinement. Les agents ne sont pas bien. Je suis là depuis 30 ans et c’est la première fois que je me sens mal ici alors que j’aime mon village. » 

Après un court mais lourd silence, Thierry Biville reprendra : « Il y a des choses qui sont dites et qui sont importantes. Il faut comprendre pourquoi il y a un malaise, d’où il vient. » Le maire rappellera qu’il est « ouvert à la discussion » et se dira « un peu surpris d’entendre que certains ont peur de parler. Les agents sont reçus et écoutés. » À l’issue de la rencontre avec la délégation, le maire nous précisera qu’il avait encore reçu un agent « vendredi dernier pendant deux heures. S’il y en a qui ont peur et qui ne veulent pas que je les reçoive, que voulez-vous que j’y fasse ? » 

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

Thierry Allard

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