LAUDUN-L’ARDOISE Impôts stables et investissements à la hausse pour 2017
C’est un rapport d’orientations budgétaires quelque peu particulier qui a été présenté mercredi soir lors du conseil municipal de Laudun-l’Ardoise.
C’est que le document, qui précède le vote du budget primitif 2017 qui aura lieu mercredi prochain, comporte des chiffres, mais uniquement de 2016.
« Une politique offensive »
Par ailleurs, la question des taux de fiscalité locale n’y figure pas non plus. Bref, il a fallu écouter attentivement le maire Philippe Pecout pour avoir quelques éléments de ce que sera le budget 2017. Un budget qui s’inscrira dans la continuité, notamment sur les économies de fonctionnement, le tout dans un contexte toujours contraint par la baisse des dotations de l’Etat : « la maîtrise du fonctionnement en 2015 et 2016 notamment sur les ressources humaines a été difficile, et n’a pas permis en 2015 et 2016 d’avoir de grands projets d’investissements, mais ces efforts commencent à porter leurs fruits. »
En clair, l’argent économisé « nous permet de dégager de l’autofinancement pour réaliser de beaux projets en 2017. » A cela s’ajoute le produit de la hausse des impôts votée il y a un an, mais aussi « la poursuite de la vente de biens immobiliers de la commune », précise le maire. Le tout pour réaliser des « grands projets », dont Philippe Pecout a dressé la liste.
Une liste qui contient la révision générale du Plan local d’urbanisme, des projets immobiliers dont un une maison en partage et une maison de santé, la création d’une cantine à l’école maternelle Kergomard, l’aménagement partiel de la rue Jean-Giono, de la signalétique, des travaux sur le réseau pluvial du bourg de l’Ardoise, le renforcement de postes de crue, des investissements sur les installations sportives existantes, le lancement des travaux d’accessibilité des bâtiments communaux ou encore l’achat de véhicules pour les services techniques. Pour ces projets, « 695 000 euros seront soumis au vote du budget », précisera l’édile, avant d’estimer que « c’est une politique offensive que nous allons mener cette année. »
Un budget « géré à la petite semaine »
« C’est un rapport d’orientations budgétaires succinct », notera l’opposant de la liste Laudun-l’Ardoise Passionnément Jean-Pierre Laffont, avant de déplorer que le rapport ne comporte « aucun chiffrage, ce sont des discours dénués de chiffres. » Fustigeant toujours la hausse des impôts décidée en 2016, l’opposant remarquera que « l’excédent budgétaire correspond à la hausse des impôts (soit environ 800 000 euros, ndlr) » avant de se lancer dans une critique de la gestion des équipements de la ville, d’accuser la majorité de « brader les biens de la commune » et de faire part de son impression, « que le budget est géré à la petite semaine. »
L’opposant de la liste Laudun-l’Ardoise Renouveau Patrick Pannetier, lui, n’a pas attendu le rapport d’orientations budgétaires pour s’exprimer. Intervenant sur la question du compte administratif, l’élu trouvera que la commune « vend beaucoup de biens » et que sur le fonctionnement, « on fait des économies mais bien peu par rapport à ce qui était annoncé. » Patrick Pannetier estimera ensuite que « Laudun-l’Ardoise est une ville riche, nous ne pouvons pas admettre une telle gestion », avant de s’étonner de l’absence de la maison Albert André dans les investissements évoqués.
Philippe Pecout leur répondra d’abord sur l’absence de chiffres dans le rapport : « nous allons en parler lors du vote du budget, ces projets seront d’ici la fin de l’année en grande partie réalisés. » Sur les équipements, notamment la piscine, « nous ne sommes pas passifs, nous avons la charge d’installations anciennes et coûteuses, et pour la piscine il y a une réflexion sur sa gestion publique ou privée, mais elle ne doit pas rester en l’état. » Sur la maison Albert André, « c’est un projet que nous avons décidé de reprendre, on a eu une réunion et il y en aura d’autres », expliquera le maire. Son premier adjoint Gérard Privat, déjà bien agacé en début de conseil (voir plus bas) rétablira les chiffres correspondant à la hausse des impôts : « je ne veux basque tu racontes de mensonges, le chiffre est de 394 000 euros, loin des 800 000 euros que tu évoquais, il faut arrêter de raconter des gros mensonges comme ça », lancera-t-il à Jean-Pierre Laffont.
L’ancien maire Patrice Prat interviendra quant à lui pour donner « quelques points de vigilance » sur la trajectoire budgétaire de la commune, d’une part sur « les dépenses de fonctionnement, dont les objectifs de maîtrise semblent bien remplis en 2016 », et d’autre part sur les « recettes nouvelles » à privilégier, comme la vente de biens immobiliers et la sollicitation de subventions. Quant à la question de la piscine et du Forum, le député appelle de ses voeux la mise en place « d’un schéma directeur de la zone. » Il faudra attendre son intervention tardive pour évoquer la question fiscale, Patrice Prat se félicitant que la majorité « ne touche pas à la fiscalité cette année et persiste dans l’effort de désendettement de la commune. »
Le débat sera conclu par le maire, défendant « une politique de continuité et de lisibilité pour l’avenir », avant que l’opposant retardataire Yves Cazorla (Laudun-l’Ardoise Renouveau), qui n’a pu assister qu’aux dix dernières minutes, ne lève la main. Pas pour relancer le débat, comme l’a craint un instant l’assemblée devant l’horaire déjà avancé, mais pour préciser que le vote qui sanctionnerait le rapport d’orientations budgétaire était « pour la tenue du débat et pas pour les orientations qu’il contient. » L’unanimité suivra.
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Gérard Privat se fâche : c’est une simple question, pleine de sous-entendus certes, qui a mis le feu aux poudres. Dès le début du conseil, et alors qu’on n’en était qu’à l’approbation du compte rendu de la séance précédente, l’opposant Philippe Poirier (Laudun-l’Ardoise Passionnément) a demandé « comment peut-on donner une procuration à un élu (Martial Garcia, groupe de la majorité, ndlr) qui n’a pas reçu de convocation ? C’est répréhensible par la loi. » Le premier adjoint réagira vivement, expliquant avoir eu des difficultés à remettre ladite convocation, mais affirmant néanmoins « avoir une procuration signée, on n’est pas des faussaires ! », ce qu’il fera confirmer à l’intéressé. « Je n’admets pas qu’on mette en cause mon honneur ! », s’enflammera ensuite Gérard Privat, avant que Philippe Poirier ne dise qu’il « n’a accusé personne, c’était juste une observation. »
Thierry ALLARD