LÉGISLATIVES France Insoumise-PCF, un échec annoncé ?
Dans l’incapacité de présenter un candidat crédible à la Présidentielle, les communistes n’ont pas pu négocier leur soutien à Jean-Luc Mélenchon. Aujourd'hui, le PCF part seul aux Législatives...
Officiellement, les communistes assument. Officieusement, certains s’en mordent les doigts. À un mois des Législatives, FI (France Insoumise) et le PCF (Parti Communiste Français) ont échoué à trouver un accord sur des candidatures communes. La raison est simple : le mouvement de Jean-Luc Mélenchon n’en veut pas. Il y a bien quelques exceptions.. Mais ce ne sont que des exceptions : le PCF s’est retiré à Marseille où l'ex-candidat à la Présidentielle se présente, et dans les circonscriptions qui accueillent ses proches. En échange, FI se retire dans les fiefs des députés communistes sortants, qui ont parrainé Jean-Luc Mélenchon pour la Présidentielle. Préalable indispensable.
Vincent Bouget : « Je l’avais craint... »
Pour le reste des territoires, c’est niet ! Si les communistes veulent se présenter sous la bannière FI, ils doivent abandonner leur logo et signer une charte imposant au candidat élu de suivre la ligne de Jean-Luc Mélenchon. « Jean-Luc Mélenchon veut tuer le Parti Communiste, comme Emmanuel Macron avec le Parti Socialiste », commente le patron du PS gardois, Jean Denat. Derrière les Législatives, se cache en réalité la bataille du financement des partis politiques. L’aide publique de l’État dépend du nombre de voix obtenues au premier tour du scrutin et, du nombre de parlementaires élus.
« Au départ, mon analyse était que Jean-Luc Mélenchon souhaitait recomposer la gauche autour de lui, plutôt que de gagner la Présidentielle. Je l’avais craint... », reconnaît Vincent Bouget. Le secrétaire départemental PCF et ses camarades ont « travaillé durant plusieurs semaines au rassemblement pour empêcher la victoire du FN*. Mais FI est fermée à toute discussion locale et suit la ligne du national ».
Le dernier coup des communistes
Désormais pris au piège, le PCF se retrouve dans l’incapacité de capitaliser sur le score de Jean-Luc Mélenchon (21,6% dans le Gard). Un score auquel il a pourtant contribué. Ce mardi, le parti tente un dernier coup : sur la 2e circonscription, il retire sa candidate Martine Gayraud avec l'espoir d'ouvrir une négociation locale. « Ça ne dépend pas de moi. C’est ce que l’on appelle de la politique politicienne… Je ne rentre pas dans ces débats », a répondu Danielle Floutier, candidate France Insoumise de la circonscription.
Dans le fond, ce scénario n’a rien de très étonnant. L’échec était même annoncé pour certains. Dans l’incapacité de présenter un candidat crédible à la Présidentielle, les communistes n’ont pu négocier leur soutien à Jean-Luc Mélenchon. Le médiatique tribun n'a pas mis longtemps à tourner la page du Front de Gauche de 2012. La politique, un rapport de force permanent. Aujourd’hui, celui des communistes réside dans leur histoire, leur implantation sur le territoire et leurs militants. Le 10 juin, date du premier tour des Législatives, la messe sera dite.
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*Le FN est arrivé en tête dans le Gard au premier tour de la Présidentielle avec 29,1% des voix.
Coralie Mollaret