Tous les samedis à 7h ne manquez pas le décryptage des spécialistes d'Objectif Gard sur un événement, un fait d'actualité, une polémique... Cette semaine, retour sur le scandale révélé cette semaine à l'abattoir d'Alès avec Claire Starozinski Présidente de l'Alliance Anticorrida qui par ailleurs, se bat pour la cause animale.

ObjectifGard : Quelle est votre réaction quelques jours après les révélations sur l'abattoir d'Alès ?

Claire Starozinski : Comme vous le savez, depuis 20 ans, l'Alliance Anticorrida est une association dont l'objet est la lutte contre la maltraitance animale, de tous les animaux et pas seulement ceux qui concernent la corrida. Moi, je voudrais dire que tous ces gens qui aujourd'hui crient au scandale, devraient se poser la question de leur alimentation animale. Derrière les abattoirs et pas seulement celui d'Alès, on ne sait pas ce qu'il se passe. Quand j'ai vu les images cette semaine, j'ai été horrifiée et cela m'a conforté encore plus dans mon choix de ne plus manger de viande depuis plusieurs années.

OG : Que peut-on faire concrètement pour que ces agissements ne se reproduisent plus ?

C. S. : Arrêtez de manger de la viande, tout simplement. Supprimons la cause, on supprimera les effets. On est de plus en plus nombreux sur terre, jusqu'où cela va aller ? Tous les gens qui mangent de la viande sont responsables, c'est évident, il faut appeler un chat, un chat. On parle beaucoup de climat mais tout est lié, la surconsommation de viandes provoque des effets sur la planète.

OG : Aujourd'hui, pourtant, il y a des contrôles dans les abattoirs ?

C. S. : Si un inspecteur vétérinaire était présent au poste d’abattage (manipulation des animaux, étourdissement, saignée) aucune de ces pratiques hautement condamnables n'auraient eu lieu. En juillet 2013, consciente des violations répétées des textes assurant l’hygiène et la protection animale en abattoirs, la Mission sénatoriale d’information sur la filière viande avait préconisé d’« imposer des contrôles physiques des vétérinaires au poste d’abattage, pour toutes les espèces et suivre les incidents d’étourdissement ou d’égorgement ». Manifestement les pouvoirs publics n'en n'ont pas tenu compte. Ce sont eux, aujourd'hui, les vrais coupables.

L'Œuvre d'Assistance aux Bêtes d'Abattoirs, la SPA du Pays d'Arles et l’Alliance Anticorrida, partenaires de longue date, vont déposer plainte auprès du procureur de la République près le TGI d’Alès pour mauvais traitements et actes de cruauté sur animaux, exercés dans le cadre de l'abattoir d'Alès.