Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 09.09.2017 - anthony-maurin - 3 min  - vu 540 fois

LUNEL La ville lève le voile, se dévoile et le fait savoir

De gauche à droite, Pierre Soujol, 1er adjoint aux services généraux et ressources humaines, le maire Claude Arnaud et Jean-Paul Roustan, conseiller municipal santé et informatique (Photo Anthony Maurin).

Non, Lunel n'est pas une poudrière sur le point d'exploser. Les départs et les morts pour le djihad n'ont pas servi la cité du Pescalune et lui ont même conféré une image dont les Lunellois veulent se débarrasser. A cet effet, la Mairie vient de lancer sa campagne "Lunel se dévoile".

N'y voyez pas un propos islamophobe mais plutôt une simple phrase choc, à la hauteur de boum de colère de nos voisins Héraultais. Située aux portes de la Camargue, la ville de Lunel compte 25000 habitants, est située entre Nîmes et Montpellier sur un bassin de population vaste et en pleine expansion de 800000 habitants, jouit d'un ensoleillement important, d'un cadre de vie agréable et d'une belle économie territoriale. N'y voyez pas un propos de propagande mais plutôt un rappel des faits.

Mais Lunel, s'est aussi une sale réputation. Depuis la fin de l'année 2014, quelques "petits" illuminés de la commune ont eu l'idée de se faire sauter pour assouvir le rêve de l'état islamique. Mauvaise idée. Pour eux comme pour leur cité d'origine. Élu depuis 2001 avec comme slogan "Lunel grandit, mais grandit mal", le maire actuel, Claude Arnaud, le dit tout de go, "Cette image est partielle et incomplète! Nous connaissons et assumons nos problèmes. La radicalisation, le taux de chômage élevé... Mais Lunel est agréable à vivre et nous voulons montrer une autre facette de la ville afin d'éviter les amalgames et les raccourcis. Tout s'est calmé sur le terrain et plus un Lunellois n'est parti depuis. Cela fait 16 ans qu'à Lunel nous avons la tranquillité sociale". Touchés par ces ondes nationales aux allures négatives? Les Lunellois le sont et offrent dès aujourd'hui et pendant tout le mois de septembre une occasion de s'en rendre compte.

Les Lunellois appelés à redorer le blason de leur ville

Montrer la ville sous un autre jour pour évacuer les idées noires. Un contraste sociétal qui coûtera à la commune 80000 euros dépensés dans une vaste campagne qui balayera les pages de nos confrères de Midi Libre, les communes de Nîmes et de Montpellier tout comme les 100 sites Internet français les plus visités. Alors Lunel sera-t-elle une "destination nouvelle" comme aiment à le croire les élus? "Cette campagne n'est pas forcément nationale! Ce sont les Lunellois qui devront prouver qu'ils aiment leur ville. Les préjudices moral et d'image les affectent profondément mais ils vont trouver l'enthousiasme pour s'approprier leur histoire et la vie de leur ville" poursuit Claude Arnaud.

Heureusement, tout ne va pas si mal... Dans le coin, même si on blague sur le sujet, on sait très bien que Lunel est une belle cité où il faut bon vivre. D'ailleurs, les effets de cette fameuse sale image ne sont peut-être nocifs que pour les Lunellois eux-mêmes! "L'économie va bien, j'ai sur mon bureau les dossiers d'entreprises qui veulent s'installer mais nous n'avons presque plus de terrains! Pour l'immobilier, là aussi tout va bien, les prix ne chutent pas, rien n'a changé. Nous sommes toujours à 25 kilomètres de Nîmes et de Montpellier, le stationnement est plus facile chez nous que dans ces villes et tous les services de l'Etat, hôpitaux ou facultés ne sont pas très loin" réaffirme l'édile.

Des traditions à la culture en passant par la gastronomie, la jeunesse, l'art de vivre des Lunellois et leur histoire, la campagne vise donc à redorer le blason d'une cité de la joie en manque d'amour. La campagne sera participative ou ne sera pas. Au bout du compte, des cadeaux, un site Internet dédié pour poster des selfies et surtout un engouement citoyen qui resserrera les liens entre les riverains engagés. Engagés en politique? "Non! Nous sommes élus depuis 16 ans et nous sommes tous les trois issus de la société civile. Nous voulons simplement réhabiliter l'image de Lunel mais il faut que les Lunellois y adhèrent et disent qu'ils vivent bien ici. Je suis anesthésiste et quand dans le cadre de mon mandat je dois chercher des spécialistes dans certains professions, personne ne veut venir s'implanter chez nous! Ce cliché reste dans les têtes et on oublie tout ce qu'il y a à côté. Les Lunellois peuvent contribuer à changer cette image" note quant à lui Jean-Paul Roustan.

Evidemment et 21ème siècle oblige, les réseaux sociaux sont conviés à faire bouger l'événement! Comme il sera très difficile de tirer des conclusions sur les effets d'une telle campagne, espérons simplement que les Lunellois retrouveront leur amour-propre et que les Français ne perdront pas l'envie de venir... Aux portes du Gard.

Anthony Maurin

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