Le 23 août dernier, une patrouille de police a son attention attirée par une camionnette stationnée nuitamment devant une auto-école... Sa curiosité n'aura pas été vaine.

Bingo ! En s'approchant les policiers découvrent sur le siège passager le dénommé Nicolas V. qui fume paisiblement une cigarette. Seul problème, le véhicule utilitaire, qui s’avérera être une camionnette de location volée quelques semaines auparavant au préjudice d'un supermarché de...Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor), empeste aussi le cannabis...

Du cannabis, les enquêteurs en trouveront encore dans la boîte à gants ainsi que des sachets plastiques qui laissent à penser que la drogue allaient être conditionnée pour la revente au détail. Dans ce même véhicule, ils récupéreront au surplus un pied de biche...

Accusé de "détention non autorisée et de transport de stupéfiants, de recel provenant d'un vol en récidive et de recel de bien obtenu à l'aide d'un abus de confiance", concernant la drogue et la camionnette, le prévenu n'a qu'une explication : il est le lauréat malheureux d'un concours de circonstances et se trouvait au mauvais endroit au mauvais moment. "C'est un camion qui appartient à un ami. Il me l'a prêté pour que je puisse aider un copain à déménager. Je ne savais pas qu'il y avait du cannabis dans la boite à gants. Je n'allais pas fouiller dans ses affaires, ça ne se fait pas ! La drogue n'est pas à moi. D'ailleurs je ne consomme pas", explique le jeune Nîmois avec l'aplomb d'un abonné des prétoires, qui a déjà failli aller en prison plusieurs fois...mais ne veux pas y retourner. "Cela fait une semaine que je suis en prison. Ce n'est pas pour moi ! Ici, on mange mal, on dort mal et les surveillants ils ne nous traitent pas bien (un ange passe). D'un autre côté (sic), c'est normal... Je veux sortir et retrouver mon travail."

À tout juste 19 ans, le jeune homme a jusqu'alors échappé à l'incarcération en raison de l'excuse de minorité qui n'a désormais plus court. Sur le palmarès de ses antécédents judiciaires il est cependant déjà fait mention de 9 condamnations diverses (vol aggravé, outrage et rébellion, violence avec arme, vol en réunion...).

Mais la peur que lui inspire la prison n'est rien à côté de la trouille bleue que suscite chez lui le fameux copain qui lui aurait prêté le véhicule. Au point qu'il refuse de livrer son nom de crainte de subir des représailles : "Il connaît beaucoup de choses de ma vie. Il sait où j'habite. Je ne peux rien dire... Il est grand et...il me fait peur !", confesse le gaillard, un peu moins faraud.

Peu convaincue des explications de Nicolas V., la représentante du ministère public réclame contre lui 3 mois de prison et un maintien en détention. Elle ne sera que partiellement suivie dans ses réquisitions. Car bien que condamné à 3 mois de prison, Nicolas V. échappe à l'incarcération, le tribunal ayant décidé à l'audience de sa remise en liberté.

Philippe GAVILLET de PENEY

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