NÎMES Carton plein pour "George & Jules", la visite théâtralisée estivale
La première des cinq visites théâtralisées "George & Jules" a été une réussite. Cette traversée imaginée dans la Nîmes du 19ème voit deux sublimes comédiens et une ambiance estivale qui fait chaud au coeur.
Rendez-vous était donné au Musée des Beaux Arts pour une visite de la ville un peu spéciale. Lieu oublié des Nîmois et des touristes, l'édifice accueille pourtant une immense collection et mérite le détour. A l'approche de l'heure fatidique, le hall du Musée se remplit. Des couples, des personnes seules, plus ou moins âgées et même une maman et son petit bout en bas âge sont de la partie. En bandoulière, certains spectateurs ont un tabouret pliable, on voit les spécialistes de la question. En réalité, c'est l'organisation qui met gratuitement à disposition cet appui salvateur.
Tout à coup, un homme entièrement de blanc vêtu fait irruption et vient rompre le respectueux silence des lieux. Un grain dans la tête, le bougre parle de vélocité et de vivacité, bredouille quelques peurs face à des chiens mais dès les premières phrases, les visiteurs entendent des noms de rues et de sites nîmois. Le cadre est planté, vous allez traverser la Nîmes du 19ème siècle. Cet homme farfelu mais gentillet, c'est Jules Boucoiran, l'ancien précepteur des enfants de George. George? C'est George Sand. Jules attend George qui restera trois jours à Nîmes avant de partir retrouver Chopin à Perpignan pour un concert. Le timide Jules aime beaucoup l'extravagante George.
L'attachant Jules nous demande de le suivre pour aller retrouver George... Le public s'exécute et sort paisiblement dans la rue. Sur les visages, on peut lire quelques sourires, on voit des sourcils relevés et une bonne dose d'excellente volonté, surtout quand il s'agit de pousser la chansonnette en public. Le long cortège théâtral sillonne les rues et les lieux où passèrent d'illustres personnages.
L'ambiance est délicieuse, la bal(l)ade est plus que plaisante et en plus des saynètes, lever les yeux et admirer l'architecture de cette partie de la ville est à ne pas omettre. Arrivé sur les vastes allées Feuchères, le public est invité à pénétrer dans la Préfecture. Chose inhabituelle, le flot de spectateurs est accueilli les bras ouverts dans cet endroit un peu privé pour une session au pied de l'escalier monumental où pour la première fois George apparaît.
Les retrouvailles débutent, les deux se cherchent, se trouvent, se piquent au jeu et entraînent avec eux l'assemblée qui répond bien. Rapidement, on se prend nous aussi au jeu et on atterrit volontiers dans ce charmant mais désuet 19ème siècle. Des descriptions usuelles, des références littéraires, des paroles artistiques et culturelles, même le mobilier urbain est utilisé pour rassembler les spectateurs autour des comédiens.
Mistral, Feuchères ou encore Foulc passent à la moulinette de l'histoire et livrent quelques uns de leurs secrets perdus. Pendant les courts trajets qui parsèment les représentations, les spectateurs laissent aller leurs bonnes impressions. Outre le lien historique, c'est l'intimité des personnages plus ou moins réels qui est au coeur des discussions. Pour finir, c'est à l'hôtel Odéon que se retrouvent cortège et acteurs. L'ancien bâtiment emblématique de la Poste nîmoise est aujourd'hui entièrement restauré et offre un final tout en surprise.
L'idée de cette visite théâtralisée vient du Service Patrimoine de la Ville de Nîmes et on peut dire que c'est une véritable réussite. De plus et pour ne rien gâcher à l'affaire, les comédiens, Anne César et Bruno Paternot sont irréprochables!
Prochaines représentations le 26 juillet mais aussi les 2, 9 et 16 août à 18h30. Plein tarif 6 euros, réduit 4 euros. Renseignements: 04.66.76.70.61.