NÎMES EN FERIA Les pionniers de la tauromachie, honorés au puits Couchoux
Et oui, la feria, c'est parti ! Traditionnellement lancée par l'hommage aux pionniers français de la tauromachie, la feria, c'est aussi ne pas oublier le passé.
Une fois sera peut-être coutume, la réception avait lieu dans l'ancien lavoir du puits Couchoux, situé au pied du mémorable et vénérable Mont Margarot. De cette petite colline nîmoise est sortie une classe entière d'apprentis toreros. Afin de célébrer au mieux ces pionniers, qui, envers en contre tous, ont tenu bon et se sont battus pour imposer leur loi et leur foi, les petits plats étaient mis dans les grands.
"C'est le dixième anniversaire et nous assistons pour la première fois à Nîmes à la toreographie signée de notre ami Loren", note Jean-Paul Fournier, sénateur-maire de Nîmes. S'il est un artiste qui est parvenu à comprendre ce mouvement d'hurluberlus, c'est bien Loren, lui qui a d'ailleurs signé l'affiche des ferias 2017 ainsi qu'une autre affiche commémorant les 40 ans d'alternative de Christian Montcouquiol Nimeño II. "J'ai tout fait en la mémoire de Christian, ce grand frère qui m'a appris à l'époque le maniement de la cape et de la muleta. C'est aussi lui qui m'a dit d'aller à l'école taurine de Madrid. J'y suis allé, j'ai raté ma carrière taurine et me voilà artiste !" ajoute le peintre qui met les outils de la tauromachie au service de sa peinture.
Pour un dixième anniversaire, il fallait bien que l'Association Française des Aficionados Practicos, présidée par Hervé Galtier, remette médaille et trophée. Pour Hervé Galtier, "Il était important de marquer cet événement majeur soutenue par la Ville de Nîmes partenaires qui nous soutient également lors de nos dix actions annuelle dans les quartiers de la ville où nous développons la culture taurine. Mais je veux aussi remercier Alain Montcouquiol, fidèle de la première heure et signal déclencheur des toreros français."
La médaille est allée aux éleveurs de toros de combats français, les ganaderos représentés par Patrick Laugier leur président. "C'est un honneur pour moi, cela signifie beaucoup de choses. Merci à Alain (Montcouquiol, frère aîné de Nimeño II, NLDR) et à Simon (NDLR Casas, directeur des arènes de Nîmes et de Madrid), les deux précurseurs qui ont su nous donner l'élan et le respect nécessaires pour que nous puissions faire notre métier et vivre notre passion. Grâce à eux, on se retrouve tous ici aujourd'hui", confie Patrick Laugier.
Enfin, un trophée, ou plutôt une sculpture signée de l'exceptionnelle Anne-Marie Adam, était destinée à Jean-Pierre Formica, artiste peintre voyageant entre Nîmes, Aigues-Mortes et Paris.
Dans la foulée et avant l'apéritif, les maestros français présents, Frédéric Pascal, Patrick Varin, Bernard Marsella, Gilles Raoux, Marc Serrano...se sont prêtés au jeu de toreographie imaginé par Loren alors qu'il était en Espagne, un jour sous la pluie, muleta en main. Des traces de peintures qui dessinent les courbes que les toreros tracent sous les cornes des toros. Des œuvres qui devraient être exposées l'année prochaine ! Olé !
Anthony Maurin