Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 17.12.2016 - thierry-allard - 3 min  - vu 293 fois

NÎMES La Maison de l’Europe fête ses 50 ans entre inquiétude et espoir

Une quinzaine de jeunes européens a participé cette semaine au programme Erasmus Plus autour de la cuisine à Nîmes (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Un demi siècle : voilà cinquante ans que la Maison de l’Europe de Nîmes a ouvert ses portes, un anniversaire célébré vendredi soir au CFA de la CCI à Marguerittes.

Cinquante ans, et toujours les mêmes « quatre axes : former, informer, organiser la mobilité et animer », énumère le vice-président de la Maison de l’Europe de Nîmes Jean-Luc Bernet.

Des « temps difficiles » pour l’UE

Certes, mais en cinquante ans, c’est peu dire que le monde a changé, surtout ces dernières années : rappelant les différents conflits, souvent aux portes de l’Europe, qui ont fait rage et font toujours rage, le chef de la représentation de la commission européenne à Marseille Alain Dumort l’a admis : « ces conflits, le Brexit et la montée des populismes perturbent nos stratégies politiques qui sont toujours l’emploi, la prospérité et le principe de solidarité. »

« En 2017 il y a la présidentielle et la législative, et il y a de quoi trembler un peu en voyant tous les messages cinglants sur l’Union européenne telle qu’elle est », poursuit Alain Dumort, évoquant des « temps difficiles ». « 2017 sera une année charnière, avec pas mal d’élections en Europe, a pour sa part estimé le président de la Maison de l’Europe nîmois Frédéric Bourquin, en déplacement en Scandinavie. On va parler de l’UE, un peu, beaucoup ou très mal, avec une tendance à caricaturer ce qu’elle fait. »

Et Frédéric Bourquin de reconnaître que l’Europe, « on peut la vouloir plus sociale, moins financière, on peut l’améliorer, mais on doit le faire tous ensemble. » Une vision partagée par le député Christophe Cavard, venu redire sa conviction en faveur d’une « Europe fédérale, de coopération européenne, sachant qu’une grande partie des solutions à nos problèmes sont à l’échelle européenne. » Un discours qui a de plus en plus de mal à être audible, à en juger par la montée sur le vieux-continent de l’euro-scepticisme et des nationalismes de tout poil, y compris brun.

Jeunesse, cuisine et échanges

Si les discours n’ont donc pas tous été très enthousiasmants, loin s’en faut, le gala a aussi été une occasion de montrer un visage plus optimiste de l’Union européenne, celui de la jeunesse. Ainsi, une quinzaine de jeunes ayant participé au programme Erasmus Plus durant toute la semaine ont témoigné tour à tour. Venus d’Allemagne, de République Tchèque ou d’Espagne, « ils ont participé à un échange de jeunes organisé par la Maison de l’Europe et le CFA de Marguerittes autour de la cuisine et du développement durable », explique le directeur de la Maison de l’Europe de Nîmes Michael Stange. Le tout avec un double objectif : découvrir la culture française via sa cuisine, et travailler sur une cuisine « zéro déchet », le tout avec un chef étoilé.

Une action qui s’inscrit dans un partenariat fructueux noué entre la Maison de l’Europe et le lycée de la CCI, dont le directeur Bernard Michel a rappelé « l’axe fort de la mobilité des étudiants en Europe. » L’adjoint Nîmois Richard Flandin, venu représenter le maire par intérim et député européen Franck Proust, a pour sa part souligné « une action formidable pour les jeunes. »

« Ce qui marche c’est l’Union européenne de terrain, de la mobilité, qui favorise le développement local », a ensuite estimé Alain Dumort, balayant ainsi par l’exemple les accusations recuites d’une UE hors sol, qui ne sert qu’à « faire des normes sur la taille des tomates. » « C’est notre rôle d’expliquer la complexité de l’UE, ses avantages, ses inconvénients, lançait pour sa part Frédéric Bourquin. Depuis 50 ans on explique, et nous allons continuer. » Ça tombe bien : le travail est loin d’être fini.

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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