Publié il y a 10 ans - Mise à jour le 22.11.2013 - stephanie-marin - 3 min  - vu 162 fois

NÎMES. Le projet du nouveau centre de tri industriel valable ou pas ? Le tribunal administratif doit trancher

La confédération paysanne du Gard et l'association de riverains Copolnim devant le tribunal administratif de Nîmes, ce vendredi 22 novembre. Photo DR/S.Ma

Ce vendredi 22 novembre, le tribunal administratif de Nîmes a examiné les recours engagés par la Confédération paysanne du Gard et l'association de riverains Copolnim (le Collectif des Pollués de Nîmes Métropôle) contre la révision du PLU et contre le permis de construire d'un centre de tri industriel sur plus de 6 hectares dans la zone de mas de Cheylon à Nîmes.

Au début des années 2 000, la Ville de Nîmes réussit à l'amiable la transaction d'un terrain d'un peu moins de 10 hectares. D'abord destiné à accueillir des bassins de rétention, le projet a finalement été complété par l'installation d'un centre de tri de déchets non dangereux issus des collectes sélectives. Un choix stratégique pour le Sitom Sud Gard (Syndicat intercommunal de traitement des ordures ménagères) qui a bénéficié de la mise à disposition du terrain de la part de la Ville. Car tout à côté existe le centre d'incinération. "Le seul centre de tri industriel qui existe sur la zone du Sitom qui couvre 80 communes du Gard, se trouve à sur la zone d'activités de Grézan à Nîmes et appartient à une société privée, BS Environnement . Le fait d'installer un deuxième centre de tri à proximité de l'incinérateur permet, en plus de créer une situation plus favorable en terme de concurrence, d'économiser mille transports de déchets par an", explique Me Georges Salon, avocat du Sitom Sud Gard avant d'ajouter : "L'ensemble de l'opération va engendrer une économie d'un million d'euros, soit 5% du budget global de la Sitom et le tiers du coût de la prestation actuel."

D'un côté, on parle finances, de l'autre, on parle protection de l'environnement et défense de l'identité agricole. Représenté par Me Anouk Feret-Devin, le Collectif des Pollués de Nîmes Métropole a fait entendre ses arguments ce matin. Si le terrain sur lequel les travaux du nouveau centre de tri ont déjà commencé (coût total des travaux : 6 millions d'euros), n'est pas agricole, les parcelles alentours elles le sont. "Les paysans se battent pour leurs terres. Si ce terrain n'est pas en zone agricole, c'est parce que la Ville l'a laissé volontairement en friche pour pouvoir mener ses projets. Et puis en plus du bétonnage, il faut mettre en avant toutes les nuisances que l'installation de ce centre va entraîner et notamment sonores" explique l'avocate. Et puis, autre argument avancé par Me Feret-Devin, ces terres, que le Collectif affirme être les plus riches du département, sont situées "au milieu d'une zone inondable." Quant à la protection et préservation de la faune et la flore du secteur, "il n'y a aucune prise en compte valable car aucune autorité environnementale n'est intervenue dans les études préalables."

Reste que l'avis du rapporteur public a été plutôt favorable à la défense. "Maintenant, nous attendons la décision du tribunal administratif" réplique Hervé Giély, président du Sitom Sud Gard et maire de Redessan. "Mais je ne comprends pas pourquoi la Confédération paysanne du Gard attaque pour ce qui représente 0,2% des terres agricoles de Nîmes (sur un total de 4 500 hectares) d'autant qu'un golf (le Golf Club de Nîmes Campagne, Ndlr) s'est construit à proximité et que d'autres terres agricoles ont été vendues par des membres de cette même confédération. On ne l'a pas entendue à ce moment-là. Je trouve que son opposition est très sélective."

La décision du tribunal administrative de Nîmes devrait être rendue dans les 15 jours à venir.

S.Ma

Stéphanie Marin

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