NÎMES Menacée avec un canon dans la bouche : trois ans ferme pour l’ex-compagnon violent
Davy, survêtement noir, cheveux bruns courts et petite moustache, comparaît ce jeudi 24 février devant le tribunal judiciaire de Nîmes pour vols, dégradations, menaces de mort et violences contre la mère de leur petite fille de 4 ans, après leur séparation. À 27 ans, le jeune papa a déjà été condamné 15 fois et a passé 5 ans en détention.
Malgré son allure juvénile, Davy risque gros à l’audience. Il est d’abord soupçonné de s’être introduit chez son ex-compagne, en pleine nuit, pour lui voler son téléphone et d’avoir dégradé sa voiture au point de l’envoyer à la casse en septembre 2021. Puis, en décembre, de l’avoir frappé dans son véhicule, dans le but de voir sa fille, avant de commettre un délit de fuite lors de son interpellation, en janvier dernier.
« Vous reconnaissez avoir escaladé pour rentrer chez elle et lui voler son portable ? », commence le président Jérôme Reynes. « Du jour au lendemain, alors que ça fait 13 ans que je suis avec elle, elle finit avec le voisin de palier. Et celui-ci est là aujourd’hui pour me narguer !, s’emporte immédiatement le prévenu. J’ai voulu vérifier qu’elle m’avait trompé » Le juge acquiesce et l’interroge sur le fait que des témoins l’ont ensuite vu s’acharner sur la voiture de son ex-compagne dans la rue. « Le seul témoin, c’est le collègue de son nouveau compagnon. Il le voit tous les jours pour boire des bières !, conteste-t-il avec la même fougue. Mais il dit que je suis entré par devant, alors que je suis passé par derrière… Vous parlez de témoignages ! »
« Tu imagines ce que ça ferait si j’appuyais »
Le juge enchaîne : « Le 14 décembre, vous bloquez sa voiture, puis vous rentrez dans l’habitacle. Et après on voit la voiture bouger comme si les personnes à l’intérieur étaient agitées… » Les bras du prévenu claquent le long de son corps. « Mes jambes ne sont pas rentrées dedans », soutient-il, bravache. « Sauf que sur la vidéo on voit que vous fermez la portière derrière vous », pointe Jérôme Reynes.
Le jeune se balance d’une jambe sur l’autre pendant que le juge évoque ensuite les violences régulières et les menaces subies par la victime. Un jour, il lui introduit même le canon d’une arme dans la bouche en disant : « Tu imagines ce que ça ferait si j’appuyais ». Selon l’expert psychiatre, il présente un profil de psychopathe. « Elle a été tellement persécutée qu’à l’époque elle s’est fait choper à voler des caleçons dans un magasin, c’est dans son casier !, rétorque inélégamment le prévenu. On a dit que j’étais fou, que j’avais des problèmes psy, mais je ne suis pas mongolien : j’ai pas fait un enfant pour l’abandonner. Quand je les ai vus dormir ensemble, j’aurais pu m’en prendre à lui, mais je n’ai rien fait… »
« Un dangereux psychopathe »
« C’est un psychopathe, mais un dangereux psychopathe, comme le montre sa violence et son impulsivité. Il est intolérant à la frustration, ne supporte pas que sa ''chose'' lui échappe et qu'elle ait une vie enfin heureuse, après la vie de souffrance, de galère et de misère qu’il lui a fait vivre à elle et son enfant », résume le procureur, Philip Ughetto, qui demande 4 ans d’emprisonnement à l’encontre de Davy.
Des réquisitions qui font bondir l’avocat du jeune papa. « Il faut ramener ce dossier à sa juste proportion. On lui reproche aujourd’hui six ans de violences sur les simples déclarations de son ex, sans la moindre preuve, ni le moindre certificat médical. Certains font vivre à d’autres des vies de galère, mais il y a aussi des plaignantes, pas des victimes, qui viennent déblatérer n’importe quoi sans le moindre élément. J’entends le wokisme ambiant mais avant que nous ne finissions tous non genré et en couple avec des androïdes, certaines ruptures resteront difficiles, plaide Valéry Dury. Personne ne peut dire qu’il est dangereux. On veut simplement se débarrasser définitivement du père de l’enfant. Mais ne l’empêchez pas de voir sa fille. »
Le tribunal reconnaît que les violences habituelles ne sont pas prouvées, mais condamne tout de même l’ex encombrant à trois ans ferme et un an avec sursis.
Pierre Havez