NÎMES Sans permis, il vient chez les Gendarmes et repart en voiture !
On ne sait pas bien ce qui peut passer par la tête de ce père de famille de 36 ans. Privé de son permis de conduire depuis belle lurette pour une succession de délits routiers (conduite sous l'emprise d'un état alcoolique, conduite sans permis, délit de fuite), le bonhomme s'est encore distingué récemment...
"Il y a l'image que les autres ont de vous et ce que vous êtes vraiment", disait Nicolas Machiavel dans "Le Prince". À la barre, le prévenu, qui comparaît détenu, adopte une attitude repentante qui dénote un peu avec son palmarès et son état d'esprit habituel. L'homme compile en effet pas moins de 27 condamnations sur ce qui lui tient lieu de ''CV'' (vols avec violence sur concubin, vols avec dégradation, rébellion, vols en réunion, escroquerie, détention de stupéfiants...).
Mais plutôt que de faire profil bas et de tenter de se faire oublier, ne voilà-t-il pas que le bonhomme, assujetti à un contrôle judiciaire, décide un beau matin de venir pointer chez les Gendarmes et...de repartir en voiture sous les yeux des pandores interloqués, alors que ces derniers savent pertinemment, et pour cause, qu'il n'a pas de permis de conduire !
"Quand est-ce que vous comprendrez ce qu'on vous explique ?", interroge la présidente. Réponse : "Cette fois j'ai vraiment compris. Je ne demande qu'à voir mes enfants et à rester à la maison. Je viens de retourner à la Maison d'arrêt de Nîmes pour ma comparution et c'est trop dur !" Madame est présente dans la salle d'audience. Elle laisse échapper quelques larmes qui témoignent autant de sa détresse que de son impuissance. Las ! Laissé libre sous contrôle judiciaire contre l'avis du Parquet après sa précédente comparution le...21 mars dernier, pour avoir été trouvé avec 1, 4 grammes d'alcool dans le sang et un poignard dans les poches, Monsieur restera en prison dans l'attente d'une expertise psychiatrique ordonnée par le tribunal. Madame et les enfants devront attendre le délibéré fixé au 13 juin prochain pour savoir s'il rentre à la maison. D'ici là, le psychiatre aura peut-être décrypté ce qui se passe dans la tête du bonhomme... D'autant moins gagné d'avance que, à l'évocation de l'injonction de soins, le concerné a laissé échapper à haute voix un "non !" qui en dit long sur sa volonté de collaborer avec le toubib chargé de son expertise...
Philippe GAVILLET de PENEY
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