Publié il y a 9 ans - Mise à jour le 19.08.2014 - eloise-levesque - 2 min  - vu 452 fois

PORTRAIT Fabien Tourneux, l'as de la prothèse à Alès

Le dernier bijou de Fabien Tourneux, en fibre de verre. Eloïse Levesque/Objectif Gard

Dans le monde de l'handisport, on ne le présente plus. Après avoir aidé l'Alésien Dominique André à croquer les championnats du monde d'athlétisme, Fabien Tourneux, ingénieur dans la capitale cévenole, vient de créer une prothèse à destination du sport de loisir qui lui a valu le 1er prix Alès Audace en juin dernier. Rencontre.

Niché dans un recoin peu engageant de la zone industrielle d'Alès, l'atelier de Fabien Tourneux regorge de petits trésors insoupçonnés. A 45 ans, ce parisien d'origine, à la carrure imposante et au verbe timide, a poursuivi des études d'ingénieur mécanique à Lyon avant de trouver un emploi à La Grand'Combe il y a 20 ans.

Rapidement, la création de prothèse va venir à lui comme un destin auquel on n'échappe pas. Et le jeune cévenol va se rapidement se prendre au jeu. En 1995, il travaille avec un orthésiste de Montpellier avec qui il fabrique des prothèses de marche. Le tandem fonctionne. Son partenaire lui propose quelques années plus tard de créer une prothèse sport pour l'Alésien Dominique André, amputé tibial qui remportera avec cet appareillage plusieurs titres internationaux, dont le 100m des championnats d'Europe et la médaille d'or aux mondiaux d'athlétisme de Birningham. "On a d'abord créé un produit pour le sprint, puis on l'a fait évoluer vers un prototype qui l'a emmené aux JO de Sydney et d'Athènes", raconte Fabien, avec un sourire modeste.

Une prothèse pour le loisir

Si aujourd’hui les prothèses de marche sont diffusées à une plus grande échelle (entre 400 et 500 ventes par an), il restait néanmoins un nouveau besoin exprimé par les utilisateurs auquel l'entrepreneur voulait répondre :  une prothèse tibiale pour pratiquer plusieurs sports à l'échelle du loisir, simple à utiliser, et à un coût abordable, car non remboursée par la Sécurité sociale.  "Auparavant, le demande en la matière n'existait pas. Les personnes amputées restaient chez elles ou pratiquait le sport à haut niveau. Aujourd'hui, ils veulent simplement se dépenser comme tout le monde", affirme l'ingénieur qui s'est mis à son compte en 2002 à Alès.

Après 18 mois de recherche, il a mis au point un prototype fonctionnel, une prothèse multisport innovante en fibre de verre réglable : "Elle revient à 1000€, c'est trois fois moins cher que la concurrence qui utilise du carbone", affirme-t-il. Dans l'atelier de la pépinière Oasis d'Alès, reste à concevoir divers accessoires pour adapter la prothèse au sport pratiqué. Fabien a déjà imaginé 5 semelles adaptables pour le football, le sprint, le ski, le footing et le vélo. Il a pour objectif d'en vendre environ 200 par an.

Eloïse Levesque

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