PRÉSIDENTIELLE Du RSA à l’Assemblée, Michel Pouzol vante le revenu universel
Ancien SDF devenu député, Michel Pouzol était hier à Nîmes. Porte-parole du candidat socialiste à la Présidentielle, il a défendu le Revenu Universel d’Existence (RUE).
L’affiche était alléchante. Pour dynamiser la campagne harassante de Benoît Hamon, à la traîne dans les sondages, le PS gardois ne ménage pas ses efforts. Lundi soir, il recevait à l’Atria le député de l’Essonne, Michel Pouzol. De prime abord, il ne vous dit pas grand chose. Et pourtant... Le quinquagénaire a un parcours politique singulier. Loin de l’apparatchik, M.Pouzol est un ancien SDF qui a remonté la pente… Jusqu’au sommet du Palais Bourbon. Son entrée politique, il la doit à Benoît Hamon. Le candidat à la Présidentielle et député des Yvelines - département voisin de l’Essonne - l’a poussé aux Départementales de 2008 avant de soutenir sa candidature pour les Législatives de 2012. « Quand Benoît Hamon dit quelque chose, j’ai plutôt tendance à lui faire confiance… Regardez là où je suis ! », s’amuse l’élu, qui endosse désormais le costume de porte-parole du candidat, qu'il présente comme un mentor et un sauveur…
« Une révolution »
Cette prise politique soulève toutefois quelques interrogations. M.Pouzol est-il une caution pour Benoît Hamon ? Un symbole que l’on agite comme un étendard pour témoigner de sa bonne foi de gauche ? Ou au contraire, a-t-il vu en lui l'opportunité de faire bouger les lignes ? Michel Pouzol a fait du revenu universel d'existence (RUE), son thème de prédilection. Le moteur d’une « société apaisée, bienveillante et inclusive ». S’il est élu à l’Élysée, Benoît Hamon mettra en place, dès 2018, la première étape du revenu universel : une allocation de 600 € pour les jeunes entre 18 et 25 ans et les salariés, qui gagnent 1,9 fois le SMIC (2 100 €). « C’est une révolution ! Un nouveau pilier de la protection sociale », martèle-t-il.
Seulement, tout aussi « incroyable » que puisse paraître ce revenu, les Français doutent de son financement. Le porte-parole se veut serein : « les 35 millards que coûtent la mesure ne sont rien, comparés au budget de l’État, qui est de 300 milliards ». Et puis, « on a trouvé 40 milliards pour le CICE, (Crédit d'Impôt Compétitivité Emploi) », rappelle-t-il, avant d’égrainer d'autres sources de recettes : « la refondation de l’impôt sur le patrimoine et la taxation sur les robots ».
Qu'en est-il de l’inflation ? Une hausse des prix provoquée par l'augmentation de la demande qui, à terme, annulerait ce gain de pouvoir d’achat ? « L’inflation n’est pas automatique », répond-il, un brin sur la défensive, « et puis qui dit que l’inflation est néfaste ? ». Une conférence en début de quinquennat devrait permettre « de continuer à travailler sur la mesure » et ses impacts sur notre économie.
« Je veux dire la dureté du monde…»
Avant de monter sur l’estrade et de faire face aux 80 spectateurs, le député est questionné sur son engagement. Qu’est-ce qui l’a poussé à entrer en politique ? « Je veux dire la dureté du monde… Je veux aussi pouvoir le changer », répond M.Pouzol. Qu’a-t-il apporté à ses concitoyens ? « J’ai changé la vie des gens en témoignant, ça leur redonne espoir», conclut-il. Même si Michel Puzol est bien placé pour savoir que l’espoir seul ne suffit pas.
Coralie Mollaret