SAMEDI ET VOUS Passage obligé…
Quel Nîmois ne connait pas la rue Fresque ? Là, vibre l'âme nocturne de Nîmes une fois la nuit tombée. Mais pas seulement... Juste après le célèbre 421 (quand on arrive par la place du marché), il y a une toute petite impasse. C'est dans ce passage que, depuis huit ans, se niche notre restaurant du jour. Une adresse d'habitués et de connaisseurs qui viennent, comme à la maison, déguster la cuisine de Virginie et échanger quelques bons mots avec Alex. La salle est à la fois intimiste et élégante avec ses murs cramoisis, ses tableaux d'artistes locaux… Nous sommes bien à Nîmes, au cœur authentique de la ville. Aujourd'hui, il ne fait pas encore très beau mais dès que la température montera, quelques tables dehors, permettront, le soir, de dîner aux étoiles.
Trois générations de cuisiniers
Séduits par le cadre, il est temps de se concentrer sur le contenu de nos assiettes. À midi, le menu du jour à 15€, entrée plat, dessert, offre l'opportunité de la découverte. La carte est tentante… Choisir c'est renoncer, alors chacun de nous prend une option différente… Un menu du jour, un plat et un dessert à la carte. Au menu, une tomate au pistou en entrée, un dos de lieu au jus de crustacé et purée maison, et en dessert… On ne sait pas encore, Virginie est d'humeur changeante. On verra bien.
À la carte, notre choix se porte sur un magret de canard du sud-ouest cuit croustillant sur la peau et son caramel à l'orange, lui aussi accompagné d'une purée maison. Un rosé frais, Costières de Nîmes Château l'Ermitage, de bonne tenue, est un compromis satisfaisant pour accompagner dignement nos choix hétéroclites. Le service est rapide, ce qui permet d'envisager une pause dans une journée de travail. La tomate arrive, luisante à croquer. On retrouve des plaisirs d'enfance, ce bon "jus" de la salade de tomates qu'on aimait saucer jusqu'à la dernière trace … Puis le poisson et son jus de crustacé. Une sauce maîtrisée qui réveille le plat sans masquer les goûts.
Servi entier, généreux avec une cuisson parfaite, le magret tient ses promesses et bien au-delà. Puis viennent les desserts. Au menu, ce sera finalement une petite meringue, coulis de fraise et fleur d'hibiscus. "J'étais d'humeur printanière", commente Virginie. Le dessert à la carte est un fromage frais, fruit de la passion et biscuit maison. Au final, un sans faute qui ne doit rien au hasard. Notre cuisinière est fille et petite-fille de cuisinier. Trois générations aux fourneaux. Et ça continue puisque les enfants, Lisa et Adrien, travaillent l'un avec son père, au Grau du Roi, et l'autre avec sa mère…
Forte de solides bases techniques sur lesquelles appuyer sa créativité, Virginie laisse parler les produits locaux et son imagination. Résultat, elle nous entraîne dans un monde de saveurs toujours renouvelées et c'est un plaisir de la suivre. Alex, le sait "ça change tout le temps", clame-t-il dans un sourire avec un accent de Saint-Domingue qui met plein de soleil dans la salle ! Une vraie bonne adresse pour les amateurs de cuisine pour un rapport qualité prix indiscutable. On reviendra !
Véronique Palomar
assistée de
Philippe Gavillet de Peney
à la dégustation et à la photo.