UZÈS PADD, Pont des Charrettes, mosaïque : ce qu'il faut retenir du conseil municipal
Une nouveauté, avec le Projet d’aménagement et de développement durable (PADD), une vieille connaissance, avec le retour de l’école du Pont-des-Charrettes et une découverte, avec la mosaïque romaine : l’ordre du jour du conseil municipal d’Uzès, qui s’est tenu jeudi soir, était varié.
Et pour l’occasion, un rétroprojecteur avait été disposé pour présenter le PADD, qui constitue un des volets du Plan local d’urbanisme.
« Limiter l’étalement urbain »
Pour Uzès, il se compose de 4 axes : Uzès, ville d’accueil ; pôle économique de l’Uzège ; territoire préservé et valorisé ; haut lieu patrimonial et culturel. Et il s’agit plus d’une feuille de route qu’autre chose : ainsi, la ville prévoit l’accueil « d’environ 1 900 habitants à l’horizon 2030 », et doit « promouvoir une offre de logements diversifiée », mais pas n’importe comment. Le PADD prévoit de privilégier la rénovation à l’étalement urbain, et de développer un nouveau quartier du côté du chemin vieux de Nîmes et du Mas d’Azur. Par contre, les quartiers de la Lauze et Carignargue verront leur urbanisation limitée, et le développement des zones éloignées du centre-ville et sous équipées, comme les quartiers de Jol, Fontfroide, Frigoulas et le secteur Mas de Justice jusqu’au Seynes sera stoppé. D’une manière générale, il s’agit de limiter l’étalement urbain. Avec ce PADD, Uzès s’engage à réduire de près de 25 % sa consommation foncière et à réaffirmer près de 30 hectares de terres agricoles et naturelles.
La présentation faite, la parole était à l’opposition. Lydie Defos du Rau (Ensemble pour Uzès), sera la première à se lancer : « on trouve que les orientations sont très séduisantes et pertinentes, charge à nous de les rendre opérationnelles, nous serons très vigilants pour qu’elles ne restent pas un voeu pieux. » L’opposante proposera dans la foulée de faire figurer dans le PADD des Orientations d’aménagement et de programmation (OAP), notamment sur la mixité, les déplacements doux ou encore la diversification commerciale.
« On n’a pas de communautarisme à Uzès, la mixité se porte bien, on a à peu près 20 % de logements sociaux et on va prévoir des zones au vieux-chemin de Nîmes », répondra le maire Jean-Luc Chapon. Sur la diversification commerciale, l’édile répondra que la ville « travaille de façon à ce qu’on ne puisse plus installer de petites zones commerciales. » « On a 3 OAP, au vieux-chemin de Nîmes, au Mas d’Azur et au Mas de Mèze, on est en train d’y travailler », poursuivra l’adjointe Brigitte de Saboulins. L’opposant Christophe Bouyala prendra ensuite la parole pour s’étonner que l’évêché ne soit pas évoqué : « on pourrait mieux y situer le musée, pour y mettre la mosaïque par exemple. » « C’est un PADD, pas un programme municipal », rétorquera Jean-Luc Chapon, mettant fin au débat. Le PADD ne se votant pas, on est donc passé à la suite.
L’école Pont-des-Charrettes à vendre
Et à la suite, il y avait deux délibérations concernant feue l’école Pont-des-Charrettes, fermée à la rentrée dernière malgré l’opposition des parents d’élèves. Il s’agissait d’abord de prononcer la désaffectation des locaux, puis leur déclassement du domaine public de la commune pour pouvoir les vendre. Caroline Sépet (Ensemble pour Uzès) dénoncera « un flagrant manque de sincérité » de la délibération : « on croirait que c’est une décision de l’Académie que vous auriez vécu comme une fatalité, alors que c’est parce que vous avez pris la décision de fermer l’école que l’Académie n’a pas eu d’autre choix. » « Ce n’est pas nous qui avons fermé cette classe, mais je ne vous dirais pas que j’ai pleuré lorsque j’ai reçu la lettre de l’académie », répondra Jean-Luc Chapon. Caroline Sépet aura beau ressortir des coupures de presse pour étayer ses dires, le maire se contentera de répéter qu’il n’a « pas pleuré » sur le sort de la petite école. Une école et son terrain de 1607 mètres carrés qui sont donc mis à la vente à hauteur de 210 000 euros. « Il y a des gens intéressés », se contentera de préciser l’édile. Le groupe Ensemble pour Uzès votera contre les deux délibérations.
Enfin, une fois n’est pas coutume, c’est la majorité qui a posé une question orale en fin de conseil. L’adjoint aux finances Thierry de Seguins-Cohorn a ainsi pris la parole pour demander au conseil municipal d’adopter une motion afin que les objets découverts lors des récentes fouilles archéologiques de l’ancienne gendarmerie, dont la mosaïque romaine, restent à Uzès.
« C’est ce qu’on souhaite tous », dira le maire. C’est aussi ce que souhaite la présidente de la région Occitanie Carole Delga, qui a affirmé cette semaine qu’elle « (mettrait) tout en oeuvre pour préserver et valoriser ce patrimoine en lui consacrant un lieu dédié à Uzès. » La motion sera votée à l’unanimité.
Thierry ALLARD