UZÈS Un conseil municipal funèbre… et sportif !
Rassurez-vous, rien de grave : le conseil municipal d’Uzès a débattu mardi soir de ses cimetières, de la fixations de nouveaux tarifs à la reprise de tombes en déshérence, en passant par le règlement intérieur.
Il va donc y avoir du mouvement dans les cimetières de la commune, d’abord au niveau tarifaire.
On change tout
Ainsi, les tarifs des concessions pour 30 ans vont désormais de 500 euros pour 2 mètres carrés à 1 500 euros pour 6 mètres carrés, et pour 50 ans de 1 000 à 3 000 euros. Pour le colombarium, la concession de 30 ans est à 700 euros. Par ailleurs, les nouveaux tarifs s’appliquent notamment à la taxe ultérieure d’inhumation, au tarif forfaitaire de 100 euros, ou encore une taxe de dispersion des cendres des défunts au Jardin du Souvenir, à 100 euros. L’ensemble a été voté à l’unanimité.
Des nouveaux tarifs accompagnés d’un nouveau règlement intérieur, qui ne comprend pas d’interdiction d’utilisation des produits phytosanitaires par les particuliers, ce dont s’est étonnée l’opposante (Ensemble pour Uzès) Lydie Defos-du-Rau. « La mairie a complètement arrêté les phytos dans les cimetières (sauf pour le cimetière catholique, ndlr), après on n’a pas pris d’arrêté d’interdiction pour les particuliers », lui répondra le conseiller municipal Romain Betirac. « Ça vaudrait peut-être le coup de surveiller », poursuivra Lydie Defos-du-Rau, « ce sera difficile », tempèrera le maire Jean-Luc Chapon. Le maire clora le débat en affirmant que « la mairie fait des efforts, il appartient aux privés d’en faire aussi. » Pas faux. Le règlement intérieur sera voté à l’unanimité.
Cimetières toujours, avec la procédure de reprise des tombes en déshérence, « ce qui concerne environ 700 concessions », précise Romain Betirac. 700 concessions, mais pas les morts pour la France, « qui seront rapatriés au carré militaire », ni les personnalités locales, dont les tombes seront conservées. La procédure sera votée à l’unanimité.
« Si le squash va à Tahiti, auront-ils droit à une subvention ? »
Quelques délibérations plus loin, place à la première décision modificative du budget de la commune, et elle va dans le bon sens : dans un excès de prudence, la commune avait prévu une dotation globale de fonctionnement versée par l’Etat de 1 087 091 euros. Seulement voilà, les chiffres officiels sont plus élevés, à 1 129 686 euros, soit 42 595 euros de plus. De quoi mettre un peu plus pour les associations, 9 000 euros, répartis en deux subventions exceptionnelles : 7 000 euros au Rugby Club, et 2 000 euros au Boxing Club.
Concernant le rugby, la subvention venant aider le club à supporter ses frais de transport sera votée à l’unanimité, après toutefois que Lydie Defos-du-Rau n’ait dénoncé tout de même des critères d’attribution « opaques » et n’en appelle à des subventions de la CCPU. Le maire lui répondra simplement que « la CCPU n’a pas la compétence. » Le cas du Boxing Club a quant à lui fait débat : les 2 000 euros de subvention exceptionnelle ont en effet servi à emmener quatre boxeurs au lieu de trois à Tahiti, dans le cadre d’une « rencontre internationale ». « C’est un très beau projet, mais combien pour aller à Vesoul ? » demandera l’opposant (Uzès +) Martial Jourdan, avant de dénoncer une méthode « un peu cavalière », la rencontre s’étant tenue fin mai, et une subvention « pas justifiée. » « Si le squash va à Tahiti, auront-ils droit à une subvention ? » poursuivra l’opposant Christophe Bouyala (Ensemble pour Uzès), avant d’affirmer qu’il aurait été content de donner au club dans le cadre d’un crowdfunding.
« Ils nous ont demandé gentiment, et ils portent les couleurs d’Uzès loin de notre ville », se défendra le maire Jean-Luc Chapon, avant d’affirmer à Lydie Defos-du-Rau que « (son) groupe a toujours été contre le Boxing Club », ce que l’intéressée a contesté. Après le vote à la majorité de la subvention (l’opposition a voté contre), le maire a lancé « je vous remercie pour le club taurin. » « Tiens, le club taurin ira peut-être à Nouméa l’année prochaine ! », plaisantera Martial Jourdan en rebondissant sur le lapsus du maire. Reste à voir s’il aura donné des idées au club taurin…
Thierry ALLARD