VAUVERT Samir ZERAR, être cavalier… le devenir chaque jour
Samir, 30 ans, passionné d'équitation depuis un centre aéré au Grau-du-Roi compte bien ramener quelques titres avec sa jument Camargue du concours de Pompadour, en septembre prochain. Parcours d'un autodidacte motivé, des quartiers de Nîmes aux concours complets.
Il a grandi à Nîmes et il est le premier de sa famille à pratiquer l'équitation. Père électricien, mère commerçante, une fratrie de cinq. Sa découverte de la discipline à 12 ans à la faveur d'un centre aéré nîmois a pourtant failli très mal finir. "J'ai eu la peur de ma vie. On était en centre aéré au Grau-du-Roi, et pour la première sortie, nos chevaux se sont emballés. Pendant sept à huit minutes, le galop est devenu incontrôlable. J'ai été le seul à rester en selle, je me suis cramponné comme j'ai pu. Les chevaux ont traversé la route de l'Espiguette au milieu des voitures pour rentrer au centre, c'était la panique totale. Le lendemain, on m'a remis sur le même cheval. Je ne voulais pas, j'ai beaucoup pleuré, beaucoup tremblé. Et le déclic, malgré tout, s'est fait. J'ai baratiné les monos pour faire du cheval pour la suite du séjour " Découverte choc. Mais qui encore aujourd'hui, fait grandir ce cavalier amateur, dans une discipline où a priori il n'était pas attendu. "Souvent quand je rentre dans la carrière pour les concours, pour accompagner Divas, j'entends les murmures du public : "Mais qui c'est celui-là ?"" Dans ce milieu parfois huppé et un peu fermé, où les codes sont stricts, le parcours de Samir n'est pas commun. Mieux, il est encourageant pour tous les passionnés.
Adolescent, il a été encouragé par Alexandre Maimonne un moniteur d'équitation devenu depuis cadre noir. Il l'assiste, de 2003 à 2004 comme groom dans tous les concours hippiques. "Deux années intenses et puis le club sympa auquel on était rattachés a été vendu. J'ai été un peu dégoûté donc j'ai arrêté pendant des années, jusqu'en 2011".
Parce qu'on n'éteint pas une passion comme ça. Il poursuit sa vie professionnelle d'agent social, s'intéresse à l'équitation mais à distance. Et via un propriétaire privé, il renoue petit à petit, très académiquement, passe ses galops, reprend des cours et suit une remise à niveau intensive notamment en dressage. En 2014, il achète sa jument Divas à Richard Gouttegata, éleveur au Cailar. Et commence le débourrage, qui se passe bien. La jument progresse et il décide de l'inscrire à des concours d'allure au départ. Les résultats sont fluctuants mais encourageants. En 2015, il acquiert Boléro, un cheval de selle français, en Normandie, car il pense toujours au concours complet. C'est une amie nîmoise qui héberge ses chevaux sur la région de Vauvert. En septembre 2016, Divas est en finale du Parcours de pays, aux Saintes-Maries de la Mer, le top du concours de la race, qui prépare en fait le cheval à travailler avec les gardians. Ce qui lui vaut sa qualification pour Pompadour, qui aura lieu en septembre. Depuis quelques mois, il est conseillé par Philippe Bonnet, une référence dans le milieu, propriétaire et instructeur équestre à Saint-Gilles. A Pompadour, les affaires sérieuses commencent. Inscrite dans la catégorie poney et jeunes chevaux pour le concours complet vu son gabarit de cheval Camargue (1 m 46 au garot), Divas porte beaucoup d'espoirs. Et de travail. Ce non-professionnel qu'est Samir participera en attendant à la fête votive du Cailar le 5 août. "Ce qui m'importe dans cette passion, c'est de toujours vouloir mieux faire, je me considère en apprentissage permanent". Et comme le jeune cavalier a l'air doué, il risque d'apprendre - et de surprendre- encore longtemps.
Florence Genestier
florence.genestier@objectifgard.com