En 1936, l'Espagne s'arrache lors d'une guerre civile opposant les républicains aux franquistes. Un conflit qui durera trois ans, et dont s'élèveront de nombreuses voix féminines. Le metteur en scène Marc Paquien en fait un spectacle à l'Odéon, les 3 et 4 novembre prochain, à 20h.

La Pasionaria, nom du spectacle mis en scène par Marc Paquien, est aussi le surnom que l'on donna à Dolorès Ibarurri, celle qui avait lancé le slogan No pasaran ! du balcon du Ministère de l'intérieur à Madrid, à l'aube de la guerre civile dont le nombre de victime est difficilement chiffrable : entre 350 000 et 1 000 000 millions. Autant de voix entendues au travers des chants révolutionnaires et des lettres qui subsistent à travers le temps. "Il y a une vraie dimension politique à ce spectacle qui résonne avec tout ce que l'on entend à longueur de journées dans les informations. C'est un sujet fort et chargé, pas une partie de rigolade" lance François Noël, directeur du théâtre de Nîmes.

Pour Marc Paquien, la guerre d'Espagne a un caractère féministe insoupçonné : "L'histoire des femmes dans ce conflit m'a beaucoup intéressé, l'importance qu'elles ont eu dans ce mouvement est considérable". Un féminisme presque militant qui transparait dans les textes sélectionnés pour la pièce de de Léo férré, Aragon, Pablo Neruda ou Camus. "Je suis toujours sidéré par l'importance de la musique et son croisement avec les mots. Rares sont les mouvements politiques qui ont une pensée. Heureusement qu'il y a les poètes pour ça. La politique n'est plus une pensée, c'est un métier."

Un spectacle engagé donc, et des textes que la chanteuse flamenco Clara Tudela, le guitariste Gregorio Ibor-Sanchez et le pianiste de jazz Raphaël Lemonier ont "flamencisé". "Il y a un nombre immense de chansons écrites à cette époque dont le nom de l'auteur est inconnu" explique Clara Tudela. Spectacle en création à l'Odéon, deux représentations auront lieu les 3 et 4 novembre prochain à 20h.

Renseignement et réservation au 04 66 36 65 95.

Baptiste Manzinali