VINS Vers une petite récolte en quantité, mais bonne en qualité
« Alors, comment s’annoncent les vendanges, et plus largement le millésime 2017 ? » : poser cette question à un vigneron, c’est avoir plus ou moins l’assurance de le voir se tordre le nez et vous répondre : « on va attendre que la récolte soit rentrée. »
Difficile de leur donner tort, tant ils savent mieux que personne qu’un caprice de dame nature peut fiche en l’air une année de travail en quelques minutes. Toutefois, en insistant un peu, on arrive à avoir une tendance pour le Gard, et on peut déjà vous dire que le millésime 2017, il risque fort de ne pas y en avoir pour tout le monde.
« Ça va être compliqué en termes de volume, mais qualitativement, ça devrait être intéressant »
« Ça se passe pas trop mal malgré le manque d’eau, affirme Hervé Faraud, du domaine de Serre-Biau, à Laudun. Mais il n’y a pas une grosse quantité de raisin. » La sécheresse est pointée du doigt également par Michel Souchon, président du syndicat de l’AOP Duché d’Uzès : « on souffre un peu de la sécheresse, avec de très petites baies. »
Chez lui aussi, à Durfort, il y aura « une très petite récolte, ça va être compliqué en termes de volume, mais qualitativement, ça devrait être intéressant. » « Comme tout le monde, on a besoin d’un peu d’eau », abonde Jean-Claude Chinieu, vigneron du domaine de Lindas, à Bagnols. Lui a eu un peu peur au printemps, « il avait beaucoup plu, et le grenache a coulé. Les autres cépages, ça va. » Michel Souchon a lui aussi eu une frayeur au printemps, avec les gelées tardives qui ont impacté une partie de la récolte à venir. De quoi amplifier la baisse annoncée du volume de la récolte.
La tendance peut-elle encore s’inverser ? Pour Hervé Faraud oui : « on aimerait une petite pluie rapidement, tout va se jouer dans les quinze jours. » Jean-Claude Chinieu se fait plus précis : « une petite pluie douce, 30 millimètres, ce serait bien. » Michel Suchon se fait moins catégorique, et estime que « c’est trop tard pour le merlot, le syrah et le chardonnay, mais la pluie pourrait aider pour les cépages plus tardifs. »
Il faut dire que les vendanges seront précoces : « début septembre », d’après Jean-Claude Chinieu, « avec dix jours d’avance », précise Michel Souchon, qui a prévu de vendanger ses chardonnay à partir de jeudi, le 17 août donc, contre le 27 aout l’année dernière.
On y voit un peu plus clair sur ce que sera le millésime 2017, même si tout peut encore évoluer. Pour avoir des certitudes, vous pouvez toujours vous tourner vers le millésime 2016, reconnu unanimement comme exceptionnel.
Thierry ALLARD