ALÈS Sur fond d'inquiétudes, Itinérances présente son 35e festival
Traditionnel rendez-vous pré-festival, Itinérances a dévoilé le programme de son 35e printemps ce matin au Cinéplanet d'Alès. Une édition toujours riche qui cache des pertes financières significatives.
50 000 €. C'est la subvention de l'Union européenne qu'a perdu le festival de cinéma sur son budget 2017. Un manque à gagner important sur une enveloppe globale de près de 600 000 €. Pourtant, l'organisation a mis un point d'honneur à conserver sa qualité. "Réduire la voilure signifie perdre des recettes. C'est un cercle vicieux. On a donc fait preuve d'inventivité et on développe le mécénat privé", explique le directeur Antoine Leclerc qui a tout de même dû se résoudre à augmenter certains tarifs inchangés depuis plusieurs années (pass festival...). Oui, l'association a des "doutes sur le périmètre et le volume" pour 2018, et l'enjeu est clair : attirer le maximum de spectateurs en 2017 pour éviter d'autres déconvenues.
Fidèle à sa ligne éditoriale, l'association proposera six hommages cette année. Le comédien Olivier Gourmet, prix d'interprétation masculine pour "Le Fils" en 2002, présentera deux avant-premières et le public pourra découvrir 10 de ses films les plus emblématiques. "De nombreux spectateurs ont hâte de le rencontrer !", se réjouit Antoine Leclerc. Autres mises à l'honneur : la comédienne Edith Scob et la cinéaste documentaire Esther Hoffenberg ("Bernadette Lafont et Dieu créa la femme libre"). Enfin, deux artistes disposeront d'une carte blanche artistique : le réalisateur Thomas Cailley et le musicien Bertrand Burgalat, "un fou de cinéma". Ce dernier animera un masterclass sur les rapports entre cinéma et musique, donnera un concert le 26 mars au Cratère, et dédicacera son livre "Diaboliquement vôtre" le 24 mars.
Des invités marquants feront également leur retour, à l'instar de Costa Gavras, réalisateur d'"Un homme de trop", tourné en Cévennes. Il sera au Cratère pour la projection de son long-métrage en copie restaurée le 19 mars. Alexandra Lamy, qu'on ne présente plus, fera également un détour par sa ville de naissance. Interprète de la première femme cinéaste de l'histoire, elle accompagnera l'animatrice et réalisatrice Emmanuelle Gaume pour l'avant-première de "Elle s'appelle Alice Guy", le 25 mars. Dernière rencontre importante : Arnaud Des Pallières et co-scénariste autour d'"Orpheline", pour l'ouverture du festival.
Cette année, le fil rouge thématique sera les Visiteurs. 40 films venus des cinq continents seront projetés pendant 10 jours, avec en point d'orgue, la nuit des visiteurs de l'espace le 18 mars, de 21h30 au petit matin. Au programme, des créations de genre souvent déroutantes. Un moment "cosmique" qui trouvera un écho dans la séance spéciale animée par La Fabrique Royale, "Zéro degré", "une réflexion sur les nouvelles manières de filmer", annonce Sylviane Manuel, directrice de la Verrerie d'Alès, partenaire. En parallèle, une table ronde sera organisée sur la place des nouvelles technologies et de la réalité virtuelle dans le 7e art, avec des démonstrations en accès libre au public.
Itinérances ne serait pas sans sa compétition de courts-métrages. De 901 au départ, 9 seulement sont en compétition, avec un prix du public qui séduit toujours de nombreux amateurs. Rendez-vous le premier week-end du festival.