Les arènes affichaient complet hier soir pour l’ouverture du Festival de Nîmes et le concert événement du légendaire groupe de metal System of a Down.

Un public nombreux — et divers — hommes, femmes, très jeunes (sans doute tout petits à la sortie du dernier album en date du groupe, en 2005) ou moins jeunes, chauffé à blanc par les groupes Ego Kill Talent et Code Orange.

« Welcome to the soldier side » : dès les premières mesures, System apparaît tel qu’on l’avait laissé il y a douze ans. Les voix de Serj Tankian et de Daron Malakian, toujours aussi mélodieuses et puissantes, passant des vocalises aux flows de rappeurs comme personne, la guitare virtuose de Daron Malakian, la basse explosive de Shavo Odadjian et la batterie impeccable de John Dolmayan, tout y est.

On est loin du concert de vieilles gloires qu’on pouvait craindre : tous les meilleurs morceaux du groupe, de Chop Suey ! à B.Y.O.B, en passant par Aerials ou Sugar sont déroulés avec une maîtrise qui force le respect devant un public qui chante à s’en bousiller la voix sur tous les titres, connus par coeur comme s’ils étaient sortis hier.

D’ailleurs ils pourraient être sortis hier tant ils n’ont pas vieilli, et leurs paroles non plus : la sulfureuse Cigaro, abordant le thème du réchauffement climatique à coups de paroles que la correction nous interdit de vous traduire ici (vous les trouverez là), était illustrée par des images de Donald Trump. Et vous savez quoi ? Ça lui allait comme un gant.

A la sortie de la grande lessiveuse qu’étaient devenues des arènes hier soir, on se disait que décidément, ce serait vraiment dommage que System ne refasse pas un album un de ces quatre. Sinon, on pourra bien se contenter de concerts comme celui là encore quelques années.

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com