Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 14.04.2017 - thierry-allard - 4 min  - vu 362 fois

VENDREDI CULTURE Olivier de Benoist : "Je suis un humoriste populaire à texte"

Olivier de Benoist dans 0/40, De Olivier de Benoist et Paul-Marie Debrie, Avec Olivier De Benoist, Café de la Gare (Paris), 30 septembre 2016, © Fabienne Rappeneau - Fabienne Rappeneau

L’humoriste Olivier de Benoist est actuellement en tournée dans toute la France avec son nouveau spectacle, 0/40, une tournée qui fera escale au Forum de Laudun-l’Ardoise le vendredi 21 avril.

Révélé dans l’émission de Laurent Ruquier On ne demande qu’à en rire, Olivier de Benoist a imposé son personnage d’indécrottable macho et son écriture précise et ciselée dans ses premiers spectacles. A 42 ans, il s’attaque cette fois à un nouveau thème, la quarantaine, en délaissant (presque complètement) son côté macho pour parler de lui et de son parcours. Sans nostalgie, mais pas sans humour.

Objectif Gard : votre misogynie, ça va mieux ?

Olivier de Benoist : (Rires) Je suis un peu pris au piège car je ne me sens pas du tout misogyne, les vannes macho au premier degré ne me font pas rire, ce qui me fait rire c’est d’interpréter ce con « too much ». Pour ce spectacle j’avais envie d’aller ailleurs, alors je me suis soigné en allant chez les « misogynes anonymes ». Après, il y a des rechutes, et à chaque fois que je rechute je donne de l’argent pour les femmes présentes dans la salle.

Cette fois, le thème c’est la crise de la quarantaine, ou plutôt l’absence de crise…

Bien vu ! Je n’ai pas vécu ma crise de la quarantaine en fait. Quarante ans c’est un âge terrible, en général les gens se trouvent et se disent qu’ils ne changeront plus. Si à la quarantaine on se rend compte qu’on fait fausse route, ça donne cette sorte de crise d’adolescence tardive. Je ne suis pas là dedans, mais je trouve que quarante ans est un âge intéressant, on peut faire un bilan, regarder dans le rétroviseur, c’est un moment charnière. Après, si je n’ai pas eu de crise de la quarantaine, c’est aussi parce que je fais le métier que je souhaite, je fais partie des gens favorisés.

Ce spectacle, c’est aussi l’occasion de parler de vous et de votre parcours qui ne vous destinait pas au spectacle.

Je suis d’une famille d’aristos qui forme des généraux plus que des humoristes. je n’ai pas été baigné dans le spectacle vivant, mais je trouve ça pas mal, j’aime dire que je suis devenu humoriste un peu par accident.

Vous vous êtes fait connaître du grand public à la télévision, dans l’émission de Laurent Ruquier On ne demande qu’à en rire

On a tous un acte de naissance dans ce métier, moi c’est celui là. Et c’est quand même mieux que si j’avais été connu dans Les Anges de la télé réalité, c’est plutôt un beau CV !

Vous êtes ce qu’on peut appeler un humoriste à textes plus qu’à mimiques…

(Il coupe) C’est vrai, j’aime dire que je suis un humoriste populaire à texte.

Quelle place pour l’improvisation dans tout ça ?

C’est l’objet même du spectacle vivant, on ne peut pas ne pas tenir compte du public, de ce qui arrive dans la salle, ça bouge ! Par contre, ce que je n’aime pas, c’est quand la réussite du spectacle dépend de l’improvisation, je trouve ça assez dangereux car si on n’est pas inspiré, les gens ne voient pas le meilleur du spectacle.

Y a-t-il une place pour l’actualité, notamment la politique, dans votre spectacle ?

Oui j’en parle un peu, mais ça ne m’amuse pas beaucoup en fait. La politique, c’est un domaine sur lequel tout le monde se jette, il y en a tellement qui font les mêmes vannes. Ce que je n’aime pas, c’est que certains font de l’humour en prenant parti, il y a un certain nombre d’humoristes qui ont laisser tomber leur nez rouge, je ne crois pas que ce soit notre rôle. On est là pour faire rire, les spectateurs veulent se marrer, sinon ils vont dans un meeting.

Ferez-vous Avignon cette année ?

Non, je ne ferai pas Avignon cet été.

Pourquoi ?

J’ai fait quatre (festivals d’) Avignon quand je n’étais pas produit. Pour faire Avignon, il faut avoir un intérêt, vous faire repérer par exemple. Moi j’ai 200 dates de spectacle, on en est limite à refuser des dates. Mais j’ai adoré jouer à Avignon, j’y ai connu toutes les galères. Il faut avoir la foi pour faire ce métier là, et quand on fait Avignon avec trois spectateurs dans la salle, la question se pose.

Avez-vous d’autres projets ? Au cinéma par exemple ?

J’ai tourné un film avec Guillaume Canet et Mélanie Laurent qui sort en septembre et qui s’appelle Mon Garçon. J’ai un petit rôle, mais j’ai adoré le faire, je me suis bien marré. Pour l’instant mon objectif c’est d’être en forme physique pour chaque date. Il est dur d’offrir la meilleure partition à chaque fois, alors je ne charge pas trop la barque. Si d’autres projets arrivent, j’irais avec plaisir, mais je ne vois pas le one man show comme un art mineur pour me faire connaître, le one man show c’est faire un film d’1h30 tous les soirs. En plus c’est exceptionnel de pouvoir faire le tour de France, j’ai l’impression d’habiter en France et pas à Paris. Et puis c’est le plus beau métier du monde d’être payé pour faire rire les gens.

0/40 d’Olivier de Benoist, le vendredi 21 avril à 20h30 au Forum de Laudun-l’Ardoise. Réservations  dans les points de vente habituels.

Propos recueillis par Thierry Allard

Thierry Allard

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