ALÈS Accusé de violences, le vigile est relaxé
Younès se souviendra longtemps de cette soirée au William's Club. "Ça fait trois ans et demi que cette affaire me suit. Elle me fait tellement péter les plombs que j'en transpire", lâche-t-il.
À la barre du tribunal correctionnel d'Alès, l'homme de 33 ans, venu sans avocat, nie avec constance les faits qui lui sont reprochés. En août 2014, un prénommé Cyril dépose plainte contre lui pour des violences qu'il aurait subi six mois plus tôt à la sortie du William's Club, à Alès, où Younès est agent de sécurité. Suite à cette soirée, Cyril souffre d'une fracture à la malléole ayant entraîné une interruption temporaire de travail de 80 jours. Auditionnés, certains de ses amis qui étaient avec lui cette nuit-là identifient clairement Younès comme son agresseur.
- Depuis quatorze ans que je travaille dans ce domaine, ça m'est arrivé deux fois de m'accrocher. Et quand c'est arrivé, je l'ai reconnu car je ne suis pas un lâche, explique Younès. Ce mec-là (Cyril, NDLR) j'ai même pas eu une altercation verbale avec lui. Je n'ai rien à voir avec cette histoire.
- Comment expliquez-vous alors que des personnes vous aient vu le frapper ?, interroge la présidente.
- C'est dur de l'expliquer car je ne comprends pas. Il a du se faire mal et il veut être dédommagé. Et c'est tombé sur moi, rétorque l'agent de sécurité.
Pour l'avocate de la victime, Younès "a la mémoire assez sélective". Des propos qui font bondir le prévenu en pleine plaidoirie : "Ça me rend fou ! C'est un scandale !", s'écrie-t-il.
Le substitut du procureur Nathalie Welte, quant à elle, estime que les différents témoignages "ne sont pas concordants entre eux". Elle s'explique : "Au départ, Cyril décrit son agresseur comme étant petit alors que que Younès mesure 1,86 mètres. Ensuite, quelqu'un a vu Cyril tomber ce jour-là. Enfin, je suis dubitative quand je vois que la plainte a été déposée six mois après les faits". Elle réclame une relaxe, qui sera acceptée.