AU PALAIS Accusé d’avoir lancé une boule de pétanque sur les policiers, il est relaxé
Serein, détendu, Brahim parle posément lors de sa comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Nîmes. Une image apaisée qui contraste avec les faits qui lui sont reprochés...
Le 1er avril dernier, ce jeune homme de 26 ans est à Bagnols-sur-Cèze avec une quinzaine de jeunes. Ils fument la chicha et écoutent de la musique mais les voisins, qui ont envie de dormir, se plaignent auprès de la police. Après bien des discussions entre les jeunes et les policiers, le groupe finit par s’en aller. Seulement, à bonne distance, les comportements changent. Les forces de l’ordre entendent des insultes et une boule de pétanque est lancée en leur direction. Brahim, le seul à avoir des boules de pétanque ce soir-là, est interpellé.
- Ce n’est pas moi qui l’ai lancée. J’étais énervé parce qu’on m’avait volé mon téléphone portable et ma carte d’identité. Dans la colère, les boules, je les ai laissées par terre.
Le procureur Eric Maurel estime que c’est « un comportement qui relève de la bêtise » et rappelle qu’une « boule de pétanque ça peut tuer ». Il demande 18 mois de prison dont 6 avec sursis, une interdiction de séjour à Bagnols-sur-Cèze et, sourire aux lèvres, la confiscation et la destruction de la boule de pétanque…
Pour la défense de Brahim, Maître Stéphane Aubert souligne qu’aucun des policiers ne peut certifier que son client est celui qui a jeté la boule de pétanque. Il sera entendu par le tribunal qui prononce la relaxe pour les outrages et les violences. En revanche, Brahim est reconnu coupable de « participation avec arme à un attroupement » et écope de six mois de prison avec sursis. Il ne pourra plus se rendre à Bagnols-sur-Cèze pendant deux ans et, malgré la relaxe, la boule de pétanque ne lui sera pas restituée. Terrible.
Tony Duret