AU PALAIS Handicapé à cause d’un accident, il roule ivre et en sens interdit
« S’il y a bien un endroit où il n’échappe pas à son destin c’est sur la route », plaide Me Frédéric Mansat-Jaffré. Son client est en détention provisoire depuis le 4 mars, jour où il est directement impliqué dans un accident de la circulation.
Ce soir-là, il arrive d’Istres où il réside et se rend faire la fête chez un copain à Nîmes. Chez lui dans les Bouches du Rhône, il a déjà beaucoup consommé d’alcool. « J’ai mis mon GPS qui m’indiquait de passer dans une rue », déclare le prévenu qui répète inlassablement « je regrette ». Face à lui, dans une rue près du Jean-Jaurès qu’il emprunte dans le mauvais sens de circulation, un conducteur va être percuté. « Le choc était tellement violent que vous vous êtes remis dans le bon sens de circulation », déclare en instruisant le dossier la présidente du tribunal correctionnel de Nîmes. La voiture du chauffard est tellement dégradée qu’il est obligé de s’arrêter quelques mètres plus loin. La voiture qui arrivait en face a reçu un choc et le conducteur est blessé. Ses jours ne sont pas en danger. Placé en cellule de dégrisement, puis en garde à vue, le chauffard a avoué son état d’alcoolémie important. Cet homme est marqué par les accidents de voiture. Il a déjà été condamné pour des problèmes au volant. « En 2009, il a eu un accident alors qu’il était au volant d’un véhicule, il a tué son meilleur ami, les deux autres dans la voiture ont été éjectée, lui est depuis handicapé », ajoute son conseil. Le prévenu a été amputé d’une partie de la jambe. « Ce n’est pas facile ce que vous avez, ce que vous avez vécu, mais rien n’autorise à rouler en sens interdit et ivre », affirme le vice procureur qui réclame et obtient 6 mois de prison.
Boris De la Cruz